En matière de service public, La Poste est à la peine. Non, ce ne sont pas les membres d’Acidus qui le disent, mais bien l’organe officiel de propagande de la régie, La Poste, le journal de notre clientèle, dans son édition de juin 2007. Un certain Andreas Sturm, expert en gestion d’entreprises durables, y est interviewé avec toute la flagornerie obligée dans ce genre de publications. Il a suivi l’entreprise La Poste pendant un an, «examinant à la loupe ses prestations, son rôle social et son impact sur l’environnement».
D’abord, il a constaté que l’image de distributrice de lettres et de colis de La Poste (ça c’est bon pour les ploucs qui envoient encore des paquets à leur petit-fils et des lettres écrites à la main) a complètement disparu: 80% du chiffre d’affaires est généré par ses clients commerciaux. Par exemple, elle a créé la société MailSource en 2000, une «société du groupe» qui «ne se contente pas de distribuer le courrier aux entreprises. Elle se charge de tout leur courrier interne, du scannage et de l’archivage de leurs documents»… Et pour les usagers privés? Des «solutions standardisées.»
Car La Poste peine à assurer sa mission de service public: «On lui en demande trop», affirme l’expert. Selon lui, La Poste «aura du mal à assurer à long terme les prestations qui lui incombent et qu’elle fournit déjà, je pense notamment aux emplois dans les régions reculées. D’autant plus que l’on ne cesse de réduire la base qui sert à financer ces prestations.» Andreas Sturm ne dit pas qui est ce «on» qui ne cesse de réduire…
Enfin, on se console, il y a encore un peu d’humanité dans les entreprises privatisées. Car «La Poste essaie d’éviter les anglicismes autant que faire se peut», indique encore cette Pravda postale. Eh oui, si M. Gygi aime les bénéfices et les salaires de ministre, il n’aime pas pour autant les expressions anglaises.
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