Une série de petits articles parus dans la presse ces derniers temps, nous cause du soucis : La Poste diminue ses prestations peu à peu mais inexorablement. Voyons de plus près (informations tirées du journal Le Courrier) :

16 novembre 2007 : La Poste affiche des très bons résultats en comparaison européenne. En 2006, 98% des lettres et 97% des colis arriveraient à temps à leur destinataire selon PostReg. Cette autorité de régulation note par ailleurs que le phénomène de substitution nouvelles technologies-envois traditionnels tant redouté par la Poste n’a pas eu lieu. Au contraire, Internet a plutôt renforcé le nombre de lettres et colis acheminés. (Rappelez-vous, c’était l’un des arguments utilisés par La Poste pour fermer des centaines de guichets postaux).
Malgré ces bons résultats, la fin du monopole reste pour une majorité des parlementaires un but à atteindre et risque de devenir rapidement réalité, si l’on en croit les signaux lancés par le Conseil fédéral en vue des débats parlementaires qui auront lieu dès la rentrée 2008. Cette marche inéluctable vers la libéralisation est fréquemment évoquée au nom de la nécessaire rationalisation des coûts et de la concurrence internationale. La question reste cependant ouverte : la libéralisation de La Poste améliorera-t-elle le service public ?

16 novembre 2007 : Le déficit des offices postaux et du service universel de La Poste serait moins important que prévu. Cela montrerait que le service public peut être performant, mais en même temps pour économiesuisse, cela confirme le côté attractif du secteur et attise les convoitises en vue d’une privatisation.
Il est certain que La Poste ne serait pas moins rentable en cas de libéralisation, mais ce qui est sûr c’est que les tarifs augmenteront pour les clients individuels et que les salaires des employés diminueront. Pour le dirigeant du Syndicat de la communication, Christian Leyvrat, il suffit de regarder les expériences menées dans les pays de la Communauté européenne. En Suède, par exemple, les prix ont augmenté de 90% pour les petits clients et en Allemagne les conditions de travail se sont fortement dégradées.

14 décembre 2007: Les distributeurs de timbres vont disparaître. La société de maintenance qui s’occupe de ces automates a résilié son contrat avec La Poste. Leur disparition ne devrait pas être trop brutale et des solutions de paiement sans argent comptant sont à l’étude pour les remplacer à long terme.

20 décembre 2007 : Une étude publiée par le Conseil fédéral affirme que le service public sera menacé par l’ouverture totale du marché postal. En effet, si le monopole sur les lettres de moins de 50 grammes permet de financer le service universel, l’ouverture complète du marché menacerait ces prestations de base. Selon cette étude, La Poste peut continuer à en faire plus que les minima légaux (conditions de travail, présence dans toutes les régions, …) mais une compensation financière sera dès lors nécessaire. (!!!)Elle pourrait aussi s’aligner sur les entreprises privées pour couvrir ces coûts. Ceci a heureusement fait réagir le Syndicat de la communication, craignant entre autres une péjoration des conditions de travail.
Cette étude de marché sera discutée une première fois en janvier par la commission du parlement et servira de référence pour la révision de la législation postale à venir.
Rappel : le marché postal doit s’ouvrir à la concurrence pour les lettres à partir de 50 grammes (plutôt que 100 grammes aujourd’hui) en 2011 ou 2013.

28 décembre 2007 : La presse nous informe que le nombre de boîtes aux lettres va diminuer d’environ 10% d’ici à 2010. Dans le cadre du renouvellement des boîtes aux lettres, La Poste examine tous les emplacements et en supprimera une partie « des installations qui sont peu utilisées ». Le nombre dépendra notamment de la réaction des communes concernées. La Poste dit qu’elle n’enlèvera pas une boîte aux lettres si une commune s’y oppose. N’empêche qu’un problème a eu lieu à Olten. En effet, La Poste avait oublié de mettre un autocollant d’information sur l’ancienne boîte !Et la population s’est manifestée.
Aux communes de jouer, mais suivons la chose de près !