Enterré, le mythe d’un office dans chaque localité? A force de restructurations, La Poste telle qu’on la connaît est appelée à disparaître. Une ouverture totale du marché, mise en consultation ces prochaines semaines, pourrait encore accélérer le processus. Réaction des habitants du Chablais valaisan.
Lorsque mes clients s’en prennent à La Poste, j’essaie de tourner la discussion à la rigolade», s’exclame Marielle Brun, 56 ans, responsable du bureau de poste de Vionnaz (VS). On reproche à son employeur de vendre des articles de papeterie dans les offices et de ne penser qu’au profit? «Il y a quelques années, les stations d’essence se contentaient de fournir du carburant. Maintenant, vous pouvez aussi y acheter votre pain et votre journal, rétorque-t-elle. Pourquoi La Poste ne procéderait-elle pas de même?»
Depuis quelques mois, le géant jaune multiplie les restructurations: remplacement de bureaux par des agences – aux prestations réduites – dans les petits villages, système de surveillance plus strict des facteurs, centralisation du tri du courrier… Tout cela au grand dam de ses clients.
«J’en veux beaucoup à La Poste!» En ce milieu d’après-midi, Marthe Guérin s’est rendue à l’office de Vionnaz pour effectuer ses versements. Pourtant, elle habite à une dizaine de kilomètres de là, dans la petite station de ski de Torgon, où elle loue des appartements aux vacanciers. Jusqu’en septembre dernier, elle déposait ses recettes à la poste locale. Or, elle ne peut plus procéder ainsi aujourd’hui. Le départ à la retraite de la buraliste a sonné le glas de son office et les services postaux ont été confiés à un café-restaurant.
Une poste en miniature
Ariane Trisconi, la propriétaire du Trap’piste, a accepté de transformer une partie de son établissement en agence postale. Depuis quelques mois, un petit local situé dans un coin de son restaurant abrite une poste en miniature. Les prestations principales y sont assurées avec toutefois certaines restrictions. Les versements ne s’effectuent plus qu’au moyen d’une Postcard et les retraits d’argent ne peuvent dépasser 500 francs.
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