Communiqué de presse du 23 avril 2008
Votation du 1er juin :
Les assurés et professionnels de la santé vaudois unis contre le démantèlement du système de santé.
Le comité vaudois contre le démantèlement du système de santé a lancé aujourd’hui sa campagne contre le projet d’article constitutionnel sur la santé, soumis en votation populaire le 1er juin prochain. Le comité regroupe en l’état une quinzaine d’associations d’horizons différents : professionnel-le-s de la santé, syndicats, assuré-e-s et partis politiques. Main dans la main, ils refusent le diktat des caisses maladie.
Géraldine Savary, conseillère aux Etats socialiste et présidente de la section vaudoise de l’association suisse des assuré-e-s, a dénoncé un projet où la concurrence remplacerait la solidarité. Elle a relevé deux déficits démocratiques majeurs de ce nouvel article constitutionnel : en amont, les cantons et les associations d’assuré-e-s, concernés plus que quiconque, n’ont pas été consultés et, en aval, les tâches les plus essentielles seraient transférées des cantons à des caisses-maladie sans aucune légitimité démocratique. Contrairement aux apparences, la modification constitutionnelle n’est en aucun cas anodine.
« L’article constitutionnel tel que présenté aurait un impact majeur sur les soins » a poursuivi le président de l’association suisse des infirmières et des infirmiers (ASI), Pierre Théraulaz. En cas de oui le 1er juin, le financement des soins pourrait être modifié à la session d’été au Parlement et ce dernier pourrait balayer un acquis essentiel de la LAMal. Des reports de coûts du système de santé sur le système social, déjà surchargé, seraient alors inévitables.
Pour le physiothérapeute Thierry Smets, représentant de Physiovaud, « l’économicité » prônée par l’article constitutionnel est un prétexte pour supprimer le principe de solidarité dans l’assurance-maladie. Alors qu’une convention est signée entre les physiothérapeutes et les assureurs maladie, ces derniers contestent les positions tarifaires appliquées. Loin de servir le contrôle des coûts, le harcèlement des assureurs, qui serait renforcé par la réorganisation du système, a pour but de mettre les prestataires sous pression, au détriment de la qualité des soins.
Au nom de l’AVIVO et du POP vaudois, Christiane Jaquet-Berger, députée, a condamné la restriction de l’accès aux soins que constituerait cet article constitutionnel. Déjà culpabilisé-e-s par le discours ambiant, nos aîné-e-s hésitent à se faire soigner pour des questions de coûts ; avec cette contre-réforme, les grands perdants seraient assurément les personnes âgées, en plus régulièrement refusées par les assurances complémentaires. Discriminatoires, ces dispositions constitutionnelles seraient gravées dans le marbre. Avec le texte potestatif (ex : la Confédération peut déclarer l’assurance-maladie obligatoire), toutes les dérives s’annoncent possibles.
Le titre pervers et trompeur de l’objet soumis au vote ne doit pas démobiliser les assuré-e-s et consommateurs. Représentante de la FRC-Vaud et des Verts, Catherine Roulet a souligné que le refus de l’article constitutionnel est le seul moyen de donner aujourd’hui un signal fort contre un système de santé qui serait gouverné par des assureurs qui n’en ont ni les compétences, ni la légitimité démocratique.
L’ode à la concurrence est à plusieurs titres une menace pour les salarié-e-s a conclu Olivier Barraud de l’Union syndicale vaudoise. Les assureurs veulent augmenter la productivité dans le secteur de la santé ce qui signifie à coup sûr une perte de qualité, une pression sur les salaires et une péjoration des conditions de travail jamais anodine (augmentation de l’absentéisme) dans des professions déjà soumises à une forte pénurie de personnel. Sur l’ensemble du salariat, il a rappelé que les ouvriers, notamment dans les métiers les plus pénibles, sont plus souvent sujets à des maladies et seraient ainsi doublement prétérités par cette modification constitutionnelle. Sans compter que l’accès aux soins s’annonce encore plus inégalitaire avec des complémentaires de plus en plus chères à financer avec des salaires qui stagnent.
Quant à l’association vaudoise des médecins-assistants, elle s’exprime contre un système qui laisse toute liberté aux assureurs de choisir quels médecins ils remboursent. Le système moniste érigé en modèle a pour but de renforcer le pouvoir des assureurs au détriment du contrôle démocratique et menace la qualité du travail du médecin.
Autant de raisons pour les associations membres du comité vaudois contre le démantèlement du système de santé d’exprimer un NON résolu à l’article constitutionnel fort mal intitulé « qualité et efficacité économique dans l’assurance-maladie ».
Géraldine Savary, Conseillère aux Etats PS, ASSUAS-Vaud, 079 414 86 65.
Pierre Théraulaz, Président ASI, 079 310 85 64.
Thierry Smets, Physiovaud, 021 312 37 22.
Christiane Jaquet-Berger, AVIVO-Vaud et POP, 079 449 46 61.
Catherine Roulet, FRC-Vaud et les Verts, 078 648 28 14.
Olivier Barraud, Union syndicale vaudoise, 079 469 65 92.
Patrick Wilson, ASMAV, 079 608 50 78.
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