Pour la deuxième fois consécutive, le parlement veut diminuer les rentes du deuxième pilier. Après la baisse drastique du taux de conversion minimal LPP par le Conseil fédéral (de 4% en 2002 à 2% actuellement), cette nouvelle diminution constitue une étape significative dans le démantèlement social. Afin de garantir aux retraité-e-s une vie digne, la constitution prévoit que les rentes vieillesse couvrent au moins 60% du dernier revenu. Le projet de loi proposé ne permet pas d’atteindre cet objectif. Si cette dernière entrait en vigueur, les rentes du deuxième pilier diminueraient de plus de 10% d’ici à 2015. Cette baisse toucherait surtout des retraité-e-s qui comptent déjà chaque sou. Par ailleurs, une réduction de ces rentes déjà minimes mettrait en danger les bases de l’existence de nombreux futurs rentiers/-ières. Les personnes à revenu modeste ne sont pas en mesure de compenser cette baisse par des économies propres.
L’indignation qui est, à juste titre, très forte s’explique également par l’attitude des assureurs privés qui prennent une part active dans le marché de la prévoyance professionnelle. Au cours de ces dernières années, les assurances privées ont réalisé des bénéfices de plusieurs milliards de francs et ont versé des salaires et des boni élevés à leurs managers. En 2007, un membre de la direction de Swisslife gagnait en moyenne 1,6 millions et 6,3 millions de francs aux assurances Zurich. Aujourd’hui, après les pertes subies en bourse, on voudrait que les rentiers/-ières paient les pots cassés et continuer à verser des dividendes élevés aux actionnaires et aux managers.
Les assureurs privés sont, bien évidemment, concernés par la baise du taux de conversion minimal LPP. Rappelons que ce dernier n’a aucun effet sur les taux de conversion de caisses autonomes ou de celles qui assurent des prestations surobligatoires. Le fait que ces caisses appliquent des taux de conversion plus bas ne pose pas de problème tant qu’elles augmentent parallèlement le taux d’intérêt. Toutes les caisses sont libres de fixer le taux de conversion qu’elles entendent à condition que la rente vieillesse soit aussi élevée que la rente résultant de l’application du taux LPP à l’avoir vieillesse du deuxième pilier. Aussi longtemps qu’une caisse verse des prestations surobligatoires (ce qui est le cas de pratiquement toutes les caisses autonomes), la rente calculée sur la base du capital réel en fonction d’un taux de conversion inférieur au taux LPP sera pratiquement toujours plus élevée que la rente résultant de l’application du taux de conversion LPP au capital LPP, qui est beaucoup plus bas que le capital réel.
Ainsi, un taux de conversion plus bas n’a de répercussions que pour les cas au minimum LPP. Et cette situation ne concerne que les caisses des assurances versant des prestations minimales. Il serait erroné d’avoir des égards pour des entreprises qui réalisent des bénéfices depuis des années, ne servent qu’un intérêt minimal sur les avoirs vieillesse (à savoir un taux maigre de 2%) et encaissent, de surcroît, des primes risques excessives.
La LPP doit satisfaire le mandat constitutionnel suivant: permettre aux retraité-e-s de conserver leur niveau de vie antérieur. Cependant, au vu des maigres avoirs LPP, des taux d’intérêt médiocres et des nouveaux taux de conversion minimaux, les prestations minimales LPP sont absolument insuffisantes. C’est contre une nouvelle baisse des prestations minimales que les syndicats et d’autres fédérations se battent. Parmi ces organisations: UNIA, comedia, le PSS, les Verts, le PdT et le magazine des consommatrices et consommateurs K-Tipp.
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