Signez, faites signer les listes «Non à la suppression de la gratuité du Tribunal des baux», le référendum lancé par l’ASLOCA. Il doit être déposé à là mi-février déjà, avec 12’000 signatures. Le temps presse !

Le 16 décembre, juste avant Noël, le Grand Conseil (plus exactement la droite, majoritaire), décide de supprimer la gratuité du Tribunal des baux. C’est une instance spécialisée où les locataires font arbitrer leurs conflits avec leurs propriétaires. Ce tribunal a surtout le mérite d’offrir une procédure simple et gratuite.

Désormais pour s’y adresser, il faudra payer d’avance. Commode pour les petits revenus, les familles et une classe moyenne qui s’appauvrit! La droite, fidèle à elle-même, renforce sa justice à deux vitesses: elle rend plus difficile, voire impossible l’accès des locataires à leur tribunal, ceci en pleine crise économique doublée d’une pénurie de logements. Les nantis sont de grands démocrates uniquement lorsque les décisions populaires les arrangent. En effet c’est le peuple vaudois qui, en 1981, a plébiscité la création d’un Tribunal des baux, proposé par une initiative de l’ASLOCA. Elle était acceptée massivement, ceci contre l’avis des autorités cantonales et des milieux immobiliers.

Un mot encore des sempiternels arguments de la droite. Cette fois, leur célèbre abuseur est un locataire sans gêne qui encombre le tribunal. Sans doute va-t-il y passer ses journées, histoire de tuer le temps. Ennemi du locataire correct, il menace l’honorable institution! Alors que la surcharge (assez relative) du tribunal révèle avant tout la pénurie de logements et l’indélicatesse de certains possédants. Si la gratuité y est supprimée, les propriétaires pourront se rire des lois ou presque, si le cœur leur en dit. Les locataires en tout cas seront bâillonnés.

Nous n’avons pas de droit au logement digne d’une démocratie, donc ne lâchons pas les quelques bouées auxquelles s’accrocher.

Elisabeth Brindesi