Et si on rétablissait la clause du besoin?

Publié par Alain Hubler 21 avril 2010

Le Conseil communal de Lausanne traite de plus en plus souvent d’interpellations, postulats ou motions ayant trait aux violences urbaines.
Dans ce cadre, certains proposent des solutions à l’emporte-pièce. Avec de grands effets de manche, chacun y va de sa petite solution populiste. Mais personne n’ose aborder l’une des raisons qui est à l’origine des « westerns nocturnes ».

Depuis 1995, année de la suppression de la clause du besoin, le nombre de discothèques a purement et simplement doublé à Lausanne. Le quartier du Flon est devenu une des attractions de la vie nocturne romande et sa réputation dépasse nos frontières. L’ancien syndic Jean-Jacques Schilt n’avait-il pas dit, non sans fierté, que « le Flon est connu jusqu’à New York ».

Du coup, Lausanne attire dans ses rues jusqu’à 40_000 visiteurs chaque fin de semaine. Des visiteurs qui vont s’engouffrer dans les différents bars et discothèques pour y boire autre chose que de la tisane et, peut-être, profiter de ces nuits «d’éclate» pour absorber quelques alcaloïdes ou En supprimant la clause du besoin – qui permettait de limiter le nombre d’établissements publics – de sa Loi sur les auberges et les débits de boissons, le canton de Vaud a permis l’explosion de ces derniers au point que c’en est devenu une industrie: les petits bistrots dans lesquels tout le monde se connaît et, du coup, se maîtrise socialement ont été noyés dans une marrée de discothèques et de clubs où l’anonymat, l’alcool et la poudre blanche incitent au laisser-aller et, parfois, au pire. Ce n’est un secret pour personne, l’alcool, la drogue ou le mélange des deux rend rarement plus intelligent. Et ce ne sont pas les quelques armoires à glace qui sécurisent l’intérieur et les abords immédiats de ces supermarchés de la nuit qui endigueront les débordements de ceux qui ont forcé sur les psychotropes de tout type.

Lausanne avait pour ambition de devenir un supermarché à ciel ouvert de nuit comme de jour. C’est réussi ! La consommation bat son plein et les acteurs de la vie nocturne sont tout fiers d’annoncer qu’ils pèsent 2_500 emplois et qu’ils distillent une masse salariale de 20 millions. On en déduira que le statut de capitale de la nuit et le profit occasionnent quelques dommages collatéraux et que le nombre de discothèques et dancings ayant doublé, il n’est pas étonnant que ces dommages en aient fait de même.

Fort de ce constat, ce postulat demande que la Municipalité étudie, en collaboration avec les autorités cantonales, l’opportunité de réintroduire une forme clause du besoin en Ville de Lausanne.

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