Ni gratuité ni subvention pour les bus

Chômeurs, jeunes et retraités continueront de payer pour se déplacer

La gratuité des transports publics ne convainc pas. Même limitée à certaines catégories de la population, elle ne passe pas. Dans un débat opposant la gauche et la droite, le Grand Conseil a refusé – par 72 voix contre 60 – d’offrir le bus et le train aux jeunes en formation, aux retraités, aux chômeurs et aux bénéficiaires de l’aide sociale, ainsi que l’espérait Bernard Borel au nom du groupe A Gauche toute! Tout comme de leur accorder une subvention ciblée.

Le député d’Aigle revenait à la charge après l’échec, en mai dernier, de son initiative demandant la gratuité totale des transports publics vaudois. Cette proposition moins radicale lui a permis de rallier le reste de la gauche à sa proposition. Y compris les Verts, opposés à un libre accès généralisé qui n’incite pas toujours à laisser tomber la voiture et risque de priver la mobilité douce de recettes nécessaires au développement du réseau.

«Là, cette gratuité ciblée est une manière de rétablir l’équité en soutenant les personnes défavorisées», soutient le Vert Alexis Bailly. La ville de Lausanne, suivie par Epalinges, a d’ailleurs pris cette option en offrant un abonnement de bus gratuit ou à moitié prix aux jeunes. «C’est un grand succès assure le député socialiste Grégoire Junod. Cela soulage les familles et initie les jeunes aux transports publics. » Pour Yves Ferrari (Verts), le canton de Vaud aurait au moins pu tester momentanément la proposition d’A Gauche toute!, «une mesure sociale qui peut avoir un impact écologique».
Nouvelle proposition

Mais la droite n’a pas voulu de cette aide ciblée touchant 27% de la population, soit un coût annuel de 35 à 40 millions de francs. «Et ce ne sont pas eux qui utilisent le plus la voiture», argumente le radical Frédéric Borloz. Même au sein des Vert’libéraux, on n’y croit pas: «Des villes européennes ont abandonné la gratuité après l’avoir essayée, constate Isabelle Chevalley. Il y a assez d’aides sociales, qui contribuent à payer le train des plus démunis. » Le conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard a confirmé que les catégories ciblées peuvent déjà être soutenues pour payer leurs frais de transport.

Ce nouvel échec ne décourage pas l’extrême gauche. Elle prévoit déjà de revenir avec une nouvelle proposition.

Laure Pingoud / 24 Heures

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