Sortir de la dictature du nucléaire, oui ! Stopper Mühleberg , oui et vite !
Dangereux, cher, le nucléaire échappe à tout contrôle démocratique et surtout quand le secteur de l’énergie sera privatisé, ce qui risque de nous arriver dans 3 ans.
Or, la catastrophe de Fukushima est justement celle des politiques de dérégulation.
C’est ce que dénonce l’ancien gouverneur de cette préfecture, Eisaku Sato. Le néo-libéralisme a permis à la Tepco, (la gigantesque « Tokyo Electric Power Compagny », propriétaire et exploitante du site) de limer sur la sécurité, poussé par l’obsession du profit. Rapports truqués, 200 incidents camouflés, la centrale n’était même plus assurée: trop cher!
Bref du grand banditisme.
Et puis, tranquillement, au lendemain de la catastrophe, la Tepco minimise, couverte par les organismes internationaux de contrôle, en Suisse comme ailleurs, avec l’OMS en tête du cortège. On a préféré protéger l’image du nucléaire plutôt que la santé des populations. Les évacuations autour de la centrale, clairement insuffisantes, ont été revues tardivement, les déplacés sont abandonnés, laissés dans l’ignorance.
Toutefois les malheurs n’arrivent pas qu’aux autres. En Suisse, la centrale de Mühlberg est identique à celle Fukushima. Toutes deux sont notoirement trop vieilles, leurs réacteurs critiqués depuis longtemps. Mühlberg a des fissures, Fukushima avait des craquelures et j’en passe. Le Japon voulait stopper Fukushima mais voilà : son démantèlement a été jugé… trop cher ! Pendant ce temps Mühlberg continue impunément, malgré l’opposition des vaudois.
Nous sortirons du nucléaire, c’est certain mais cela ne se fera pas d’un clic.
En attendant nous devons réclamer un contrôle démocratique des processus de décision concernant chaque centrale ainsi que de l’ensemble du secteur. Mais pour ce faire nous avons besoin de la légitimité de l’Etat. Ors justement nous nous en éloignons.
Méprisant la volonté des Suisses, qui en 2002 ont dit non à la privatisation de l’énergie, le gouvernement a déjà entamé cette dérégulation en 2008, commençant par le réseau de distribution. Et en 2014 il veut que le secteur soit totalement privatisé. Nous serons alors peu à peu livrés à la voracité des grands groupes, genre Tepco.
Sauf si nous entrons en résistance.
Elisabeth Brindesi dans le numéro de mars 2011 de Résistance
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