Transports publics gratuits, pas une utopie

En réaction à la récente annonce des CFF de  l’augmentation de 7% du prix des billets  de train, il serait temps de réfléchir à une alternative du financement des transports publics,  avant que ceux-ci ne deviennent une niche pour voyageurs fortunés, et non plus un moyen de se rendre au travail pour tout un chacun. Et pourquoi pas des transports publics gratuits ?!

L’utilisation massive des véhicules motorisés pose de nombreux problèmes. L’épuisement inévitable des réserves de pétrole en est le premier signe indéniable. Le coût d’entretien des infrastructures utilisées par les véhicules automobiles (autoroute, parking) ou l’augmentation  de la pollution à l’heure de l’attractivité sociale des 4×4. La gratuité des transports publics offre  quant à elle des avantages encore plus nombreux. Comme de rendre à nouveau attractif le centre-ville, et par conséquent soutenir les commerces qui souffrent du manque de places de  parking, poussant les automobilistes à se rendre dans les zones industrielles.

La diminution de l’impact des particules fines sur la santé de tous les citoyens. La limitation des accidents de la route, et par conséquent la réduction des coûts engendrés par ceux-ci. La question du financement d’un tel service se pose bien entendu. Outre la réduction des coûts  cités plus haut, on peut ajouter la suppression des coûts liés à l’émission des billets, le contrôle  de ceux-ci et l’entretien des automates. Bien sûre cela ne suffira pas, c’est pourquoi le POP  propose la création d’un fonds cantonal alloué aux transports publics, alimenté par trois sources  principales : une fiscalité sur le revenu plus progressive à partir d’un certain seuil, l’application  du principe du pollueur payeur via une taxe sur le trafic motorisé calculée à partir des émissions  de CO2, et enfin un prélèvement sur les carburants – les professionnels en étant exemptés.

Des nombreuses villes dans le monde ont déjà adopté ce mode de fonctionnement avec un réel  succès. Dans la ville belge de Hasselt, pionnière des transports publics gratuits, le trafic automobile a été divisé par deux en 5 ans, et la fréquentation des transports publics a été multipliée par 14. S’en est suivi également une nette baisse des accidents de circulation, ainsi qu’une augmentation des activités sociales et commerciales au centre ville. Cette mesure a même montré des effets totalement inattendus comme la réduction du temps d’hospitalisation  des patients, les visites de proches augmentant vu la facilité de s’y rendre.

L’expérience nous montre donc que cela est tout à fait possible, viable et bénéfique pour une  société. A ceux qui prétendent que les transports publics gratuits sont une utopie, je réponds que la vraie utopie est de penser qu’une société tout-voiture est pérenne.

Céline Misiego, Résistance, septembre 2011

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