Pour la transparence de l’assurance-maladie

Quand un assureur défend le mélange des genres

Signez l’initiative !

Comme toujours et pour cause, l’argumentation de M. Yves Seydoux (Délier l’assurance de base de la complémentaire, une idée funeste, Le Temps du 13 janv.) est une étrange salade démontrant clairement qu’il est bel et bien pris la main dans le sac: comment donc le découplage matériel complet de l’assurance sociale de l’assurance complémentaire privée devrait-il conduire à une augmentation des primes de la première, alors que la LAMal exige déjà formellement ce découplage? Une économie d’échelle au niveau de la gestion administrative et des contrôles serait perdue est-il affirmé, pourtant le respect du secret des données devrait déjà exiger cette séparation. Et les assureurs ont toujours clamé haut et fort que les informations obtenues d’un secteur d’assurance n’influençait pas l’autre. M. Seydoux nous confirme donc officiellement les effets pervers du mélange des genres.La stratégie de gestion d’une assurance sociale solidaire et obligatoire, par définition sans but lucratif, dont le seul objectif est le service (ou devrait l’être…), est bien différente de celle d’une assurance privée dont le but est de dégager des bénéfices. La gestion conjointe de ces deux activités ne peut donc qu’aboutir à des conflits d’intérêts évidents, que les caisses-maladie essaient de masquer par une absence de transparence.

La maîtrise des coûts fait partie de ce double langage. Les assureurs essaient de rembourser le moins possible non seulement dans l’intention d’une saine gestion de l’assurance sociale, mais aussi pour convaincre les assurés des mérites d’une assurance complémentaire qui leur éviterait toute surprise. Si vraiment les coûts de l’assurance sociale doivent être maîtrisés, ce ne peut l’être que par des assureurs sociaux pleinement conscients des objectifs de service et de solidarité à remplir, et par ailleurs des limites que cette assurance sociale impose dans un contexte de pleine transparence. Les doubles casquettes ne sont d’aucune utilité dans cette opération et les économies d’échelle éventuelles sont un véritable miroir aux alouettes. Il faut enfin que l’on puisse appeler un chat un chat et un chien un chien!

Dr Yves Guisan, Ancien conseiller national

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