Ainsi faux, faux, faux…Pour contraindre les usagers à payer d’un seul coup la redevance radio-télé, la société Billag semble prête à tout, même à signer à leur place.

Pour Madame Daillon comme pour bien d’autres, les 462 fr. 40 de la redevance annuelle représentent une charge non négligeable. Heureusement, Billag prévoit la possibilité de casquer en quatre tranches (avec 2 fr. de supplément par tranche). En juin, Madame Daillon choisit cette option : par téléphone, elle convient avec Billag d’un règlement payable tous les 3 mois. Et elle paye.

Or, le 28 novembre, elle reçoit un rappel qui l’invite à s’acquitter au plus vite d’un montant de 231 fr. 15, soit 6 mois de redevance. Etrange ! Madame Daillon appelle Billag et expose son problème à une préposée. Réponse :
- Voyons, Madame, vous avez reçu la visite de l’un de nos contrôleurs le 29 août de cette année et vous avez signé un document par lequel vous vous engagez à payer vos factures en une seule fois !
- Pas du tout ! Je n’ai jamais reçu aucune visite et je n’ai jamais rien signé !
- Bien sûr que si ! Je vous envoie une copie du document. J’espère que ça vous rafraichira la mémoire.

Deux jours plus tard, le fameux papier est dans sa boîte aux lettres. Il s’agit en effet d’une acceptation de règlement de la facture annuelle en une fois. Au bas du document, une griffe manuscrite “po (par ordre) Daillon“.
Mais ce n’est pas du tout sa signature ni celle d’un membre de sa famille autorisé à signer à sa place. Un contrôleur indélicat ayant trouvé porte close a-t-il cavalièrement signé pour elle ? Ou est-ce l’œuvre d’un fonctionnaire trop zélé du siège de la société ? Quoi qu’il en soit, cette signature ne rime à rien. “C’est clair, il s’agit d’un faux“, conclut la cliente scandalisée dans le recommandé furibond qu’elle renvoie aussitôt à Billag.

A ce jour, la société chargée de percevoir la redevance n’a toujours pas donné d’explication. Mais cette histoire de griffe montre que, quand il s’agit d’encaisser, Billag a les doigts crochus.

Vigousse, vendredi 16 décembre 2011