La Poste d’Ouchy fermera le 7 mars…

Il est acquis dans les milieux économiques que la notion de Service Publique est une notion désuète. Il en va de même pour une partie de la population, qui dans le fond, n’est pas tellement dérangée de retirer son colis chez le pharmacien. Pourtant, de nombreux citoyens tiennent encore à leur office. La résistance est même assez bien ancrée dans les mœurs, pour que La Poste peine à fermer d’autres bureaux sans soulever l’indignation de citoyens. Pour arriver à ses fins, Le Géant Jaune utilise donc d’autres méthodes, plus silencieuses, mais terriblement efficaces puisqu’absente des médias et de la vindicte populaire.

Comment La Poste s’y prend-elle pour fermer des bureaux qu’elle avait pourtant promis de maintenir en 2011 (Paudex, Ouchy, etc.)

La méthode est simple : il suffit de s’approcher de municipaux (du municipal ?) et de demander la tenue d’une rencontre avec « droit de réserve », c’est-à-dire que rien de ce qui peut-être dit lors de ces réunions ne peut en sortir.

Si une commune refuse – et ce malgré les menaces de fermeture qu’une telle proposition de rencontre suscite- La Poste menace simplement de fermer sans contrepartie. Si malgré tout elle n’y arrive pas, elle attend les prochaines votations et recommencera son petit jeu avec les prochains municipaux (Il y en aura bien un qui sera heureux de pouvoir « offrir » le service postal à son ami boulanger).

Par contre, si la commune accepte, alors commence le grand jeu des négociations : « vous voulez maintenir tel office ? Combien êtes-vous prêt à mettre pour participer aux charges, au loyer ? ».

La Poste y trouve son compte ? Alors, un bureau est sauvé et la commune passe au guichet.

La Poste n’y trouve pas son compte ? Alors, le bureau ferme !

Lorsqu’une poste ferme, les employés sont réaffectés majoritairement à Daillens ou à Eclepens. Par contre, ces employés remplacent des départs à la retraite et/ou ne sont pas remplacés lorsqu’eux-mêmes prennent leur congé. Ainsi, le nombre d’employés ne cesse de diminuer. Et finalement, là où il y avait un service postal public, le service est tenu par un assistant en pharmacie (soyez certains que ce ne sera pas le pharmacien qui vous servira) ou par un boulanger.

Nous dénonçons cela. Une poste de quartier, c’est avant tout une garantie de qualité et de compétence, une relation de confiance avec une personne du métier, en bref un vrai service public. La Poste perd ainsi son capital confiance au profit de solutions « bricolées » au nom d’une pseudo-rentabilité. La colère de voir que les fermetures continuent et que des postes de travail sont supprimés à terme, alors que les bénéfices ne cessent de croitre, nous fait penser qu’il est peut-être temps de re-nationaliser La Poste.

A noter que c’est le député Marc Oran qui a lancé la résistance à la fermeture du bureau de poste de Paudex avec 2 conseillers communaux du cru qui ont récolté plus de 2’500 signatures (la population de Paudex est de 1’400 habitants!) pour la pétition. Il a d’ailleurs déposé une interpellation au Grand Conseil (réf sur le site du GC: 13_Int_155, Interpellation Marc Oran, déposée le 28.8.2013 et développée le 3.9.2013).

Joaquim Manzoni

Président PoP Lausanne & Oron-Lavaux

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