Psychiatrie : stopper Tarpsy!

Le SSP exige l’abandon des forfaits partiels par cas dans le domaine de soins en psychiatrie (Tarpsy).

En s’appuyant sur la décision prise par la Conférence SSP psychiatrie du 20 mars 2014, qui a réuni plus de 100 personnes, le Syndicat suisse des services publics (SSP) demande au Conseil fédéral de stopper immédiatement le projet «Tarpsy», à savoir le nouveau système de financement des cliniques psychiatriques basé sur les forfaits partiels par cas et dont l’introduction est prévue pour 2018. Avec Tarpsy, l’état psychique des patient-e-s devient l’objet d’un processus d’optimisation économique: ce système incite les cliniques à maintenir à tout prix les patient-e-s dans leur structure pour une durée de séjour standard et de les renvoyer aussi rapidement que possible lorsque que cette durée standard est écoulée. Ce mécanisme entraîne des renvois précoces et encourage le recours à des traitements exclusivement médicamenteux. Tarpsy accentue également la tendance à l’établissement des diagnostics selon des critères de rendement et à la standardisation des traitements. Or du point de vue professionnel, les traitements standardisés sont très discutables et controversés, étant donné que l’évolution de la maladie varie fortement d’un individu à l’autre. En outre, le système Tarpsy laisse de côté le problème financier central, puisqu’il n’inclut pas les offres des structures psychiatriques ambulatoires et semi-stationnaires, qui devraient être fortement encouragées et qui sont sous-financées dans de nombreux cantons. C’est pourquoi le SSP demande au Conseil fédéral de soumettre au Parlement un nouveau projet de financement des soins en psychiatrie, qui devrait inclure l’ensemble des structures, à savoir stationnaires, stationnaires journalières et ambulatoires, favoriser l’application du mandat de «l’ambulatoire avant le résidentiel» et encourager la prise en charge psychiatrique intégrée.

Le SSP invite tous les milieux intéressés (organisations, institutions, spécialistes et personnes individuelles) à créer conjointement une alliance intitulée «Stopper Tarpsy». Le SSP n’a connaissance d’aucun autre pays qui appliquerait des forfaits partiels par cas dans le domaine des soins en psychiatrie, étant donné que les risques qu’entraîne un tel système sont considérés comme trop élevés. C’est la raison pour laquelle les positions sur le projet Tarpsy vont du scepticisme au rejet dans une grande partie de la Suisse. Dans ce contexte, le SSP est confiant que ses revendications vont être entendues et qu’il pourra ainsi protéger les soins psychiatriques en Suisse des graves conséquences qu’entraînerait une décision erronée dans ce domaine.

BEAT RINGGER, SECRÉTAIRE CENTRAL SSP

A télécharger : Prise de position du SSP concernant l’introduction prévue des forfaits partiels par cas dans les soins en psychiatrie

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