La révolte des TPG pourrait faire tache d’huile dans toute la fonction publique
La manifestation organisée jeudi, réunissant 300 personnes, a été ponctuée d’appels à défendre l’ensemble des services publics.
Partis de gauche, syndicats de la fonction publique et du secteur privé. Très disciplinée et de taille modeste (un peu plus de 300 personnes), la manifestation menée jeudi, huit jours après la grève totale des Transports publics genevois (TPG), a toutefois ratissé large. Des tracts ont été distribués aux passants pour expliquer le mouvement et appeler les usagers à rejoindre la fronde du personnel, au nom de la défense des prestations de transport, et non pas seulement pour protéger les effectifs des TPG qui pourraient être amputés de quelque 130 postes fin 2015, dont une soixantaine de licenciements.
Cet appel à défendre les services publics, en général, a aussi été au cœur de nombreuses interventions. Les gardiens de prison, eux-mêmes en grève partielle, étaient représentés, tout comme les dirigeants du Cartel qui réunit les organisations syndicales de tout l’Etat. Le succès de la grève des TPG leur donne des ailes alors que des craintes émergent face au budget 2015 dont le Parlement débattra le 18 décembre. Président du Cartel, Patrick Flury estime que les organisations se sont récemment ressoudées face à un discours de droite perçu comme toujours plus hostile. Le Cartel s’adressera ce vendredi aux médias, après une séance consacrée jeudi soir aux mesures de lutte à prendre pour se faire entendre.
Ce vendredi matin aussi, la CGAS (la communauté faîtière qui regroupe tous les syndicats, y compris ceux du privé) doit rencontrer une délégation du Conseil d’Etat pour faire le point sur le droit de grève. La CGAS a été échaudée par les menaces de recourir à la police lors de la grève des TPG et par les «pressions» exercées sur le personnel pour qu’il participe à un service minimum en cas de grève. Un service que la régie est tenue d’assurer mais qu’elle ne peut imposer à ses employés. Selon les syndicats actifs aux TPG, ces pressions ont pris la forme d’allusions: «Il vaudrait mieux que tu travailles en cas de grève, au vu de ton dossier chargé, puisque tu es récemment arrivé, si tu ne veux pas figurer parmi les premiers licenciés…»
La prime de 250 francs promise à ceux qui briseraient la grève a été ressentie comme provocante: «C’est comme si les gens étaient appelés à s’enrichir aux frais des futurs licenciés», explique Valérie Solano, secrétaire du syndicat SEV, lequel sera reçu vendredi après-midi par le ministre de tutelle Luc Barthassat. Si la direction des TPG n’a pas renoncé à cette prime, elle a par contre décidé jeudi d’éviter à l’avenir de recruter des volontaires de façon proactive. Ils sont appelés à s’annoncer d’eux-mêmes à un numéro de téléphone. «Chacun doit se sentir libre», écrit le directeur Christoph Stucki dans une circulaire.
28.11.2014
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