LA POSTE • La pétition «Touche pas à ma boîte» s’étend à la Suisse alémanique et au Tessin et des réunions publiques ont débuté cette semaine.
La mobilisation contre la décision de la Poste de ne plus distribuer le courrier dans les maisons «isolées» (moins de cinq maisons habitées à l’année par hectare ou si le temps de desserte dépasse deux minutes) ne faiblit pas (notre édition du 14 décembre 2014).
La pétition «Touche pas à ma boîte» lancée début novembre dans toute la Suisse romande est en passe de percer aussi du côté de la Suisse alémanique et du Tessin. Le délai pour déposer les pétitions, lui, a été repoussé de fin mars à fin mai. Elle sera remise à Doris Leuthard.
Par ailleurs, des réunions publiques sont organisées dans le canton de Neuchâtel et dans le Jura bernois. Pour débattre de cette problématique, des personnes lésées, dont Julien Jaquet, du Pâquier (NE), qui a lancé la pétition, des représentants du Syndicat autonome des postiers et de Syndicom, d’anciens facteurs et factrices, pour dénoncer les conditions de travail de plus en plus difficile au sein de l’entreprise, mais aussi un représentant de la Poste y prendront part.
Une première réunion a déjà eu lieu lundi dernier. Elle a rassemblé au Pâquier une quarantaine de citoyens de cette zone excentrée venus exprimer leur colère.
Privé de courrier à domicile depuis l’été dernier, Julien Jaquet est plus que jamais remonté contre la Poste. «Je suis convaincu qu’ils ont voulu me faire taire. On m’a proposé à mi-décembre de signer une convention ‘piège’ qui me faisait miroiter la remise en place de ma boîte aux lettres», s’énerve-t-il. Il a refusé. Il aurait dû s’engager à garder la confidentialité sur le contenu de la convention, qui aurait pu être résiliée à tout moment, sans motif, sur simple préavis de trente jours.
Depuis le lancement de la pétition, la Poste avait reconsidéré sa position et demandé à Julien Jaquet de lui faire des propositions. Ce qu’il a fait. Si un arrangement a plus ou moins pu être trouvé concernant l’emplacement de la boîte aux lettres, les conditions annexes exigées par le géant jaune l’ont donc fait capoter. «Je l’ai en travers de la gorge», conclut-il. Il a par ailleurs déposé une plainte à la Commission fédérale de la Poste (PostCom).
Selon l’émission «On en parle» du 22 janvier, qui a mandaté Swisstopo pour réaliser une carte des habitations menacées en Suisse, 15 000 d’entre elles n’ont plus aucun droit légal à être desservies. «Une partie de ces bâtiments sont actuellement desservis et le sont donc à bien plaire: la Poste suisse pourrait décider à tout moment de supprimer la distribution, notamment en cas de changement de propriétaire», lit-on sur le site de la RTS.
Certains étant des bâtiments agricoles pas destinés à recevoir du courrier, cela signifie, selon le conseiller national socialiste neuchâtelois Jacques-André, que 8000 à 10 000 maisons habitées à l’année sont potentiellement menacées. A noter que ce dernier a déposé, avec son collègue UDC Raymond Clottu, une motion au Conseil national pour demander la suppression, dans l’ordonnance sur la Poste, des exceptions au service universel, inscrit dans la constitution.
Réunions publiques: 26 janvier, La Sagne, salle communale, 20h; 2 février, Saint-Imier, Espace noir, 20h; 9 février, Neuchâtel, Le Garage, 20h; 16 février, La Chaux-de-Fonds, restaurant de l’Union, 20h.
Le Courrier, 26 janvier 2015
Claude Grimm
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