Pour renforcer sa compétitivité, le géant jaune compte renoncer à l’exploitation de ses camions de plus de 3,5 tonnes. Un plan social est en place.
La réorganisation concernera 187 postes de chauffeurs. (photo: Die Post)
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La Poste veut renoncer à exploiter ses camions de plus de 3,5 tonnes pour les transports internes. Pour renforcer sa compétitivité, elle prévoit de mettre au concours ces courses et de faire appel à des entreprises de transport externes.
La réorganisation, qui sera menée avant la fin de l’année prochaine, concernera 187 postes de chauffeurs, répartis sur 14 sites. La Poste met en place un plan social avec les syndicats. Une offre de réaffectation «acceptable» sera soumise à tous les collaborateurs concernés, annonce l’entreprise vendredi dans un communiqué. Une procédure de consultation doit cependant encore avoir lieu.
Sur le marché des colis, la Poste est soumise à la libre concurrence depuis 2004, rappelle-t-elle. Et 70% des lettres sont distribuées par des entreprises privées. Depuis quelques années, la flotte de camions pour les transports internes est progressivement réduite. La Poste cessera dorénavant de remplacer ceux de plus de 3,5 tonnes. Elle dispose de 85 véhicules dans cette catégorie.
«Maximiser les profits»
Réagissant à cette annonce, Syndicom a réclamé des mesures équitables en faveur des conducteurs ainsi que «des règles strictes pour éviter la sous-enchère dans les entreprises de sous-traitance». Dans un communiqué, le syndicat des médias et de la communication dit ne pas être surpris par cette décision.
«Des emplois équivalents doivent être proposés au sein de la Poste à tous les employés», exige Syndicom, suggérant que le géant jaune examine les possibilités de garder son personnel dans une flotte de transport externalisée. De plus, «la Poste doit s’engager à externaliser les mandats uniquement vers des entreprises qui respectent strictement les conditions de travail usuelles dans la branche».
Le Syndicat autonome des postiers (SAP) déclare de son côté ne pas avoir été consulté à propos de cette externalisation. Il dénonce dans un communiqué «une nouvelle fois la politique de la Poste qui ne cherche qu«à maximiser ses profits au détriment du personnel et des clients».
D’après le SAP, les précédentes externalisations «ont démontré que les sous-traitants ne respectent pas les conditions de travail prévues dans la convention collective de travail Poste». Le syndicat dit être en possession de contrats de travail établis par des sous-traitants - dans le transport et distribution d«exprès - qui violent plusieurs aspects du droit du travail, notamment le salaire minimum à la Poste ou la réglementation du remboursement des frais.
(nxp/ats) 20 Minutes
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