Au mois de décembre dernier, près 7 jours de grèves et 11 manifestations réunissant jusqu’à 11000 personnes, le Conseil d’État acceptait enfin d’entrer en négociation avec les organisations représentatives du personnel. Le 17 décembre 2015, syndicats, associations du personnel et gouvernement signaient un accord de compromis.
Cinq mois plus tard, les «discussions» avec le Conseil d’État ne débouchent sur aucun résultat. Incapable de négocier, ce dernier n’a toujours rien indiqué sur ses intentions pour le budget 2017 et joue la montre. Il ne donne aucune réponse précise aux revendications figurant sur la pétition signée par plus de 7700 salarié-e-s.
Pour le SSP, cette situation démontre à quel point le gouvernement élu se moque des professionnel-le-s et de la qualité des prestations qui doivent être assurées au public. C’est dans ce contexte que les syndicats du public et du privé, alliés au monde associatif, convoquent une large mobilisation contre l’austérité et pour la défense du service public. Nous publions ci-dessous leur appel.
Manifestons ensemble. Habitant-e-s, travailleur-euse-s, étudiant-e-s, chômeur-eus-e-s, usager-ère-s, migrant-e-s, acteur-trice-s des milieux culturels, soyons ensemble pour une large manifestation unitaire le samedi 28 mai 2016 à Genève.
Les politiques d’austérité se renforcent partout. La Suisse et Genève ne sont pas épargnés. Les personnes travaillant dans ce pays subissent la détérioration des conditions de travail, l’augmentation du temps de travail et de l’âge de la retraite, la menace de diminutions de rentes ; les personnes étrangères voient leurs statuts de séjour et leurs conditions de vie se précariser; les milieux culturels ainsi que leurs usager/ères connaissent partout des diminutions d’aide publique; et tout le monde est touché directement par le démantèlement des assurances sociales, la dégradation et le bradage des services publics.
On prétend que toutes ces personnes sont, au fond, responsables de ce qui leur arrive… Les personnes étrangères, qu’il s’agisse des frontalier/ères ou de requérant/es, ne seraient ici que pour profiter. Les chômeurs, chômeuses, bénéficiaires de l’aide sociale et des assurances sociales, sont soupçonné/es d’abuser du système. Mais en réalité, les politiques d’austérité qu’on essaie d’imposer sont moins mises en place pour remédier à une crise financière et budgétaire insupportable que pour enrichir encore davantage nanti/es et actionnaires. Les bénéfices déclarés des entreprises genevoises représentent sur une année plus du double de la dette du Canton, et voilà que les autorités s’apprêtent à diminuer l’imposition des entreprises presque de moitié (RIEIII)… Pour mieux remplir celles des grandes entreprises et de leurs actionnaires, les caisses publiques s’assèchent, et les “caisses vides” servent d’argument à la baisse des prestations.
Faire converger les luttes. L’automne 2015 a été marqué par des mobilisations, des luttes et d’importantes journées de grève : maçons, personnel de la fonction publique, milieux culturels, requérant/es d’asile, collectifs d’usager/ères du service public (notamment les parents d’élèves, les patient/es), étudiant-e-s, se sont battus ensemble pour défendre des droits, pour des conditions dignes de travail, de vie, de logement, de soin, de séjour, d’éducation. Des convergences ont eu lieu et des victoires d’étapes ont été obtenues.
Toutefois, pour justifier les coupes, le Conseil d’État crée artificiellement des déficits budgétaires. Les patrons du bâtiment traînent les pieds également dans les négociations. A Berne, la hausse de l’âge de la retraite des femmes et la diminution des rentes se planifient. Parallèlement, le Conseil fédéral prépare son scénario d’application de l’initiative contre l’immigration de masse. Et il y a toujours plus de bunkers qui s’ouvrent…
Dans tous les secteurs, et à tous les niveaux, il y a un grand besoin de mobilisation et de réflexions collectives pour dépasser inégalités et privilèges et pour redéfinir le bien commun.
Toutes et tous ensemble, étudiant-e-s, travailleur-euse-s du privé et du public, chômeur-euse-s, bénéficiaires de l’aide sociale, acteur-trice-s des milieux culturels, usager-ère-s des services publics, migrant-e-s, il est temps de reprendre la rue et d’unir nos luttes contre ces politiques d’austérité ! Seul un puissant mouvement social et de fortes mobilisations peuvent modifier cette situation. Soyons ensemble le 28 mai à 15 h sur la Place Neuve!
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