Depuis quelque temps, les habitants de Gingins, commune de La Côte, se préparent doucement à dire adieu à leur office postal. Face à cette fermeture, La Poste a proposé le mardi 19 juillet, dans un tout-ménage adressé à la population, deux possibilités: l’agence postale ou le service à domicile. Dans un autre tout-ménage, la syndique de Gingins, Claude Hibbert Pirl, devait rapidement annoncer aux habitants la réponse de la municipalité. Aucune des deux propositions n’a finalement été jugée acceptable par l’exécutif, qui a décidé de s’opposer formellement à cette fermeture: «Nous ne sommes pas satisfaits des arguments avancés par La Poste, ni des réponses apportées à nos questions», déclare la syndique. Celle-ci précise que «la municipalité n’est jamais entrée en négociation avec La Poste au sujet de cette fermeture», car les représentants de l’établissement public ont déclaré dès le départ que la fermeture du guichet postal était non négociable.
Selon Isabelle Mouron, responsable communication Ouest de La Poste, «le maintien de l’office
sous sa forme actuelle ne se justifie plus, la faute au faible volume d’opérations postales enregistré sur Gingins. Il est nécessaire de mettre en place une alternative qui corresponde mieux au comportement de la clientèle locale».
La décision d’opposition de la Municipalité de Gingins enclenche une procédure prévue par l’ordonnance sur La Poste. C’est à la PostCom, l’autorité de régulation indépendante du marché postal, d’étudier le cas et d’émettre sa recommandation à La Poste. Un temps de réflexion laissant un petit sursis à l’établissement de Gingins, qui reste ouvert jusqu’à nouvel ordre.
Les communes sont rares à s’engager dans la bataille contre le géant jaune. En 2014, sur 101 fermetures, seules sept requêtes ont été déposées. La Poste a accepté de revoir sa copie dans un seul cas. A l’instar de Gingins,les communes de Crans-près-Céligny et Romanel-sur-Morges ont perdu récemment leur poste.
MARINE HUMBERT, LA CÔTE