Naissance
En 2005, des membres des comités lausannois ayant lutté contre les fermetures d’offices postaux, réalisent qu’il faut défendre le Service public dans son ensemble au lieu de mener des luttes isolées. Considérant la privatisation des Services publics comme une atteinte à la démocratie, ils créent Acidus pour les défendre.Acidus est née à Lausanne mais ses combats dépassent les frontières du canton et de la Suisse (cf. article sur TISA, « Really Good Friends of Services », Moins ! n° 24 août-septembre 2016).
Les services publics sont le patrimoine construit par les hommes et les femmes qui vivent et ont vécu en Suisse. Ils les ont construits avec leur travail et payés avec leurs impôts. Ils ont une forme de biens matériels et immatériels, santé, éducation, justice, transports, ressources énergétiques, distribution et traitement des eaux, communications, etc.
Acidus est d’avis que, comme citoyens conscients et responsables, nous devons encourager toute mesure permettant d’augmenter cette richesse commune, pour concourir à une société plus juste, plus solidaire, plus humaine.
Notre association invite a cet engagement citoyen toute personne qui est en accord avec notre Charte fondatrice (www.acidus.ch/charte).
Notre comité se réunit au minimum une dizaine de fois par année. Notre blog, www.acidus.ch, est mis à jour régulièrement et les sujets y sont répartis par catégorie. Tout un chacun peut y participer, il suffit de prendre contact par mail à acidus@acidus.ch
Buts
L’association a pour buts d’obtenir que les autorités promeuvent et développent un service public de qualité, respectueux des usagers et des employés, accessible à tous, selon les principes d’égalité et de solidarité, et d’inciter les citoyens/usagers à défendre eux-mêmes le service public. Dans ce contexte, l’association s’oppose à toute privatisation de pans des services publics.
Acidus fonde son actions sur trois postulats de base :
- assurer la gestion du patrimoine hérité de nos ancêtres ;
- assurer le bon fonctionnement des prestations nécessaires à la collectivité ;
- assurer une redistribution de la richesse nationale, afin de rétablir une certaine égalité des chances, garantie de la cohésion sociale.
Quelques actions passées
Acidus a participé aux comités référendaires des deux campagnes pour une Caisse Maladie Unique et Solidaire (2006) et pour une Caisse maladie publique (2014).
Nous avons étudié la Loi sur l’approvisionnement en électricité (LApEl, 2005-2007) et interpellé les partis et syndicats sur l’opportunité de lancer un référendum contre cette loi qui contournait la volonté populaire exprimée lors de la votation sur la LME (Loi sur le marché de l’électricité), refusée en 2002.
Nous avons interpellé les partis et syndicats sur l’opportunité de lancer un référendum contre la Loi sur l’approvisionnement en électricité (2005-2007) qui favorisait la privatisation d’une partie.
L’association a participé au comité référendaire et à la récolte de signatures contre le projet d’autonomisation du Service des automobiles et de la navigation vaudois (2007).
Acidus a souvent défendu La Poste, notamment en soutenant le Comité contre la fermeture de la poste de Renens-Village (2012). Elle a aussi organisé les manifestations lors de la fermeture des offices d’Ouchy (2014) et de la Grangette (2015).
Conscients de l’importance des rentrées fiscales pour assurer la survie des services publics, nous avons participé au comité d’initiative et à la récolte de signatures pour l’abolition des forfaits fiscaux vaudois (2009-2010).
Les transports publics sont un domaine qui nous a souvent préoccupés. Nous avons soutenu les employés CFF-Cargo qui luttaient contre la fermeture de leur atelier à Bellinzone (2008). Pour lutter contre la désertification de certaines zones du pays, nous avons accordé notre soutien à la pétition en faveur des lignes régionales (2010). Enfin, nous avons participé aux actions et initiatives pour le rétablissement des lignes 6 à Praz-Séchaud et 2 à la Bourdonnette (2014-2015). Mais nous avons surtout lancé l’idée des TPPI : transports publics payés par l’impôt et en avons fait la promotion dans différents quartiers de Lausanne.
En 2010, nous avons été invités par le Réseau Objection de Croissance vaudois (ROC) à leur journée Ralentir la ville. Nous y avons tenu un stand et participé à la discussion « Ville solidaire : gratuité et biens communs, des valeurs en voie de disparition ? », une rencontre pour réfléchir ensemble à la ville que nous souhaitons construire.
D’autres associations se préoccupent aussi des services publics. Nous avons apprécié la campagne « LOVE Service public » lancée en 2015 par l’Association du personnel de la Confédération (APC) qui réaffirme que seul un service public fort, un État garant des libertés et de la justice, peuvent assurer à la Suisse une place économique compétitive, un pôle d’innovation et de développement… et beaucoup de bonheur à ses habitant-e-s !
Nos combats actuels
Acidus a participé au lancement des référendums vaudois et fédéral contre la 3ème Réforme sur l’imposition des entreprises (RIE 3). Au niveau vaudois, cette réforme, acceptée par le peuple en automne 2015, favorisera les entreprises et induira des pertes fiscales qui péjoreront les services publics.
En 2005, Acidus avait lutté contre l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) et soutenu la motion qui a obtenu que Lausanne se déclare « Zone Hors AGCS » comme de nombreuses autres communes vaudoises. Contrairement aux négociations sur l’AGCS, celles sur l’actuel ACS/TISA se déroulent dans le plus grand secret. Il est difficile de motiver la population, qui ne reçoit que de rares informations résultant de “fuites” et ne se doute pas de ce qui l’attend si le traité est conclu.
Considérant que l’accord ACS/TISA s’attaque directement à notre organisation démocratique et à nos Services Publics, Acidus a écrit aux 318 communes vaudoises pour leur expliquer les implications de TISA pour les communes. Elle leur a demandé d’exiger du Conseil fédéral que son contenu soit rendu public dans son intégralité ; que les Chambres fédérales, les parlements et gouvernements cantonaux, les assemblées et les autorités communales en soient informés et puissent en débattre ; que la population suisse soit informée et puisse prendre position ; que cet accord, le cas échéant, soit soumis à référendum.
Suite à ce courrier, Renens s’est déclaré « Zone Hors TISA ». Plusieurs autres communes suisses ont fait de même : Sainte-Croix, Lausanne, Genève, Puplinge, Carouge, Plan-les-Ouates, Meyrin, Zurich et bien d’autres, ainsi que le canton de Genève, etc.
Une coalition Stop-TISA Vaud, créée dernièrement à l’initiative d’Acidus et réunissant partis de gauche, syndicats et divers groupes et associations, mènera des actions publiques à Lausanne fin septembre 2016 sous le slogan Suisse Hors TISA.
Acidus pense que la privatisation du service public n’a aucune justification économique. Elle est un scandale social et un aveu d’impuissance politique.
Pour Acidus, N. Matthey K. et A. Eggli
Article paru dans Le Moins
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