Conférence de presse du comité unitaire genevois : Le comité unitaire genevois contre la réforme fédérale de l’imposition des bénéfices des entreprises s’alarme des pertes pour les collectivités et dénonce un chantage à l’emploi.
A défaut d’un refus de la Réforme de l’imposition des bénéfices des entreprises (RIE III) au niveau suisse le 12 février, le comité unitaire genevois contre ce projet espère au moins obtenir un score le plus massif possible dans le canton. Et ce afin d’obliger le Conseil d’Etat à revoir le volet genevois de la réforme.
Mais attention à ne pas confondre la réforme fédérale avec ses déclinaisons cantonales, ont prévenu les interlocuteurs – des représentants de l’Alternative et des syndicats. Car si les cantons doivent notamment déterminer leur taux unique d’imposition, les Chambres fédérales ont seulement posé le principe de l’harmonisation de ces taux entre les entreprises indigènes et celles à statut. «Elles ont dévoyé le projet du Conseil fédéral», a déploré Jean-Luc Ferrière, du SIT. Et ce en introduisant des outils fiscaux promettant des pertes bien plus élevées que les 3 milliards de francs évalués par les autorités. Zurich prévoit ainsi un taux unique de 18% et un taux plancher de 10% que seules les grandes entreprises pourront atteindre, puisque ces niches fiscales ne concernent qu’elles. «L’harmonisation, c’est de la novlangue», s’exclame donc M. Ferrière.
«Chantage aux délocalisations»
Le comité a dénoncé la «prise en otage» des PME par les partisans, alors que ces dernières ne vont pour la plupart rien gagner: 60% ne font aucun bénéfice. Chantage, également, aux délocalisations, dénonce Umberto Bandiera, d’Unia: la seule chose sûre est que les collectivités publiques vont perdre beaucoup d’argent, alors qu’elles sont le premier client de l’économie privée et le premier créateur d’emplois.
Parier sur une relance par la baisse d’impôt relève de la boule de cristal, appuie Laurent Vité, du Cartel intersyndical. Il prévient: les pertes seront payées par les fonctionnaires, par une dégradation des services publics et par un creusement de la dette qui, «soudain», devient acceptable aux yeux de la droite. La population payera un immense cadeau fiscal aux actionnaires, cet argent ne sera pas réinvesti localement, affirme Paolo Gilardi (SSP). Romain de Sainte-Marie (PS), lui, dénonce une concurrence intercantonale pour baisser la fiscalité, tandis qu’Yvan Rochat, magistrat vert à Vernier, s’inquiète pour les finances des villes. I
Le Courrier, Vendredi 13 janvier 2017, Rachad Armanios
ale. Toutefois, M. Hodgers soutient la déclinaison genevoise de la RIE III, tandis que Mme Salerno lui apporte un «soutien sous conditions».
Le journal reproduit des bouts d’entretien parus dans la presse à propos du volet cantonal. Or ce tout-ménage est distribué dans les boîtes aux lettres en vue du vote du 12 février sur la RIE III fédérale. «Je suis scandalisé. L’Usam viole notre droit à l’image puisqu’il ne nous a demandé aucune autorisation, et il sort totalement nos propos de leur contexte», déclare Antonio Hodgers. Lui comme Mme Salerno, dans des courriers partis mercredi, donnent cinq jours à l’éditeur pour publier un rectificatif, faute de quoi ils saisiront le Conseil suisse de la presse. Une plainte pénale aurait peu de chances, selon M. Hodgers, «car les juges considèrent que les élus doivent avoir le cuir épais». Le Conseil de la presse, lui, entrerait a priori en matière, selon le président de cet organe de contrôle des journalistes, Dominique von Burg. Et ce même si cette publication n’a rien de journalistique. Mme Salerno insiste: «Cette façon de faire de la politique est sale et choquante.»
«Aucune manipulation!»
En défendant publiquement le projet de RIE III genevois, M. Hodgers a-t-il tendu le bâton pour se faire battre? «Non. Je reconnais que la simultanéité du débat fédéral et cantonal demande un petit effort intellectuel. Mais le message est simple: la réforme fédérale va beaucoup trop loin tandis que la réforme cantonale est mesurée et contient les meilleures compensations possibles, ce qui la rend acceptable à mes yeux.»
En Suisse alémanique, quatre élus socialistes au Conseil national (Daniel Jositsch, Pascale Bruderer, Hans Stöckli, Claude Janiak) s’estiment également victimes d’une instrumentalisation et ont demandé un rectificatif, selon le Blick.
Directeur de l’Usam, Hans-Ulrich Bigler rejette toute manipulation: «Mme Salerno a déclaré que 22 000 emplois sont en jeu. On ne peut être pour le volet genevois et contre la réforme fédérale puisque l’un dépend de l’autre.» «Il n’est pas mon porte-parole et n’a pas le droit de me dire comment penser», répond la conseillère administrative.
Le tout-ménage a été distribué à 3,9 millions d’exemplaires, les versions romande et alémanique confondues. M. Bigler ne nous a pas précisé le nombre d’exemplaires de la version en français.
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