Scandalisé, le POP attaque la stratégie de la Poste. Une centaine d’offices postaux vaudois sont menacés d’êtres fermés d’ici 2020, selon Syndicom.
Ardent défenseur du service public postal, le Parti ouvrier populaire (POP) se devait de réagir aux sombres prévisions du syndicat Syndicom. (Image: Patrick Martin)
Ce dernier a calculé que des 135 offices postaux vaudois, seuls 28 sont sûrs de ne pas fermer ces prochaines années. Une centaine sont donc menacés et la moitié d’entre eux fermeraient d’ici à 2020.
Le parti d’extrême-gauche se mobilise et lance une pétition pour faire pression sur la Poste et faire entendre «la mobilisation citoyenne à laquelle la Poste est jusqu’à présent indifférente», a présenté le président du POP Vaud Gavriel Pinson en conférence de presse lundi matin. La collecte de signatures se fera en ligne et, sur le terrain, dans d’autres cantons aussi, avec l’appui de Syndicom. Elles seront déposées avant l’été, auprès des Législatifs cantonaux «et aussi à Berne, au siège de la Poste».
«Des régions entières ne seront plus desservies. Les personnes âgées ou handicapées devront parcourir des kilomètres pour avoir accès à certains services postaux importants», s’insurgent les responsables du POP qui demandent «le respect de la Constitution fédérale, garante d’un service public universel».
Les agences postales, censées remplacer les offices à l’intérieur des supérettes ne sont pas satisfaisantes, disent-ils. «Il n’y a qu’un tiers des prestations d’un office qui y sont offertes. Ce travail supplémentaire n’est pas rémunéré et les personnes ne sont pas formées pour le faire», ajoute le député popiste Marc Oran.
Ce dernier, auteur d’une résolution votée par le Grand Conseil en 2013, a interpellé la semaine dernière le Conseil d’Etat sur sa position. «L’Exécutif vaudois a-t-il enfin l’intention d’intervenir auprès des autorités fédérales pour défendre les 1′200 employés de l’ex-régie, les usagers de la Poste et le service public en général?», questionne-t-il notamment.
La municipale popiste de Renens Karine Clerc a témoigné de son combat pour sauvegarder le deuxième office postal de sa ville. «Entre 2001 et 2016, il a fallu se mobiliser trois fois pour éviter sa fermeture. A chaque fois, nous avons obtenu son maintien au prix d’horaires plus restreints. A chaque fois la baisse de fréquentation qui en découle est utilisée comme argument pour justifier sa fermeture.» L’office est à nouveau placé sur la liste des sites menacés, selon Syndicom.
La Poste n’a pas donné de crédit à la démarche du syndicat, la qualifiant en début d’année de «pure spéculation, nourrissant un sentiment d’incertitude et de peur qui n’est ni constructif ni pertinent». Le géant jaune est encore en tractation avec le Canton pour établir la liste des offices qui fermeront d’ici trois ans. Pour «s’adapter aux besoins des clients», la Poste veut en supprimer jusqu’à 600 dans toute la Suisse, tout en augmentant globalement le nombre de points d’accès aux services postaux (de 3′700 à 4′000) grâce, notamment, aux nouvelles agences postales. (24 heures)
20.03.2017, 24 Heures
Les offices postaux doivent être un service public et rester présents dans le plus de communes possibles!