Les syndicats dénoncent un modèle basé sur le dumping salarial : Unia et deux autres syndicats ont dénoncé hier les CFF et La Poste, qui auraient lancé une collaboration avec Uber.
Unia, le Syndicat du personnel des transports et le Syndicat des médias et de la communication pointent du doigt deux applications, Mon Voyage des CFF et NordwestMobil de CarPostal, qui proposent Uber comme partenaire de mobilité.
Les syndicats rappellent que le transporteur américain «bafoue systématiquement l’ordre juridique suisse» et que son modèle d’affaires «repose sur le dumping salarial et le contournement des lois». Il est ainsi reproché à Uber de ne pas s’acquitter des cotisations dues aux assurances sociales et de ne pas payer la TVA. «Il est scandaleux», dénoncent les syndicats, «que des entreprises proches de la Confédération confient des mandats de transport à Uber.»
Une nouvelle application
Contactés, les CFF précisent être en train de développer leur nouvelle application Mon Voyage, qui permet notamment de comparer les différents itinéraires pour un voyage, en se faisant une idée du coût et de la durée du trajet. «Les CFF ont intégré Mobility et PubliBike comme partenaires. Ce printemps, l’app de service de taxi «Go» sera aussi intégrée», indique la porte-parole Donatella Del Vecchio. Mais l’intégration des services d’Uber est encore à l’étude, précise-t-elle. «Nous prenons très au sérieux les revendications syndicales et nous nous tenons au courant de la situation concernant cette problématique, ajoute la porte-parole. Les CFF s’en tiennent aux prescriptions légales et aux règles en vigueur. Les CFF s’attendent à ce que ses partenaires aient la même attitude. Si ce n’était pas le cas pour l’un ou l’autre partenaire, les CFF prendraient les mesures nécessaires en termes de relations d’affaires.»
Uber est une offre légale
La Poste explique pour sa part que son application CarPostal NordwestMobil est un projet pilote dans l’agglomération de Bâle qui durera jusqu’à cet automne. Et qu’une plateforme de mobilité ne prend tout son sens que lorsqu’elle intègre le plus grand nombre d’offres possible. «Consciente du fait qu’Uber suscite des critiques de la part de responsables politiques et de syndicats, La Poste Suisse observe donc attentivement la situation», souligne Katharina Merkle, porte-parole de CarPostal. «La Poste s’en tient au respect des lois applicables. Dans la mesure où il n’existe pas d’interdiction légale vis-à-vis d’Uber, La Poste considère cette plateforme comme une offre légale et ne voit, en l’état actuel, aucune raison d’y renoncer au cours de la phase pilote.»
Le Courrier, 05 avril 2017, Kessava Packiry avec L’ATS
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