Fermeture des bureaux de poste, la quadrature du cercle

L’annonce de la fermeture de quantité bureaux de Poste a récemment suscité de nombreuses et vives réactions. Au sein du monde politique, ils étaient pourtant moins nombreux à s’opposer à la décision d’autonomiser la Poste et de l’ouvrir la concurrence. Et ils ne sont pas beaucoup non plus à critiquer la modernité informatique qui permet…

L’annonce de la fermeture de quantité bureaux de Poste a récemment suscité de nombreuses et vives réactions. Au sein du monde politique, ils étaient pourtant moins nombreux à s’opposer à la décision d’autonomiser la Poste et de l’ouvrir la concurrence. Et ils ne sont pas beaucoup non plus à critiquer la modernité informatique qui permet de réaliser diverses opérations plus rapidement depuis chez soi. Pas plus nombreux sont celles et ceux qui continuent vaille que vaille à fréquenter leur bureau de Poste pour en assurer la survie. Beaucoup se rebiffent lorsqu’il ferme, même s’ils n’y vont que quelques fois par an, défendant une sorte de droit acquis. La modernité permet de faciliter divers actes du quotidien et la nouveauté plaît lorsqu’elle facilite la vie des gens, jusqu’au jour où l’on en mesure certaines conséquences. Du côté syndical, la défense des emplois constitue leur principale raison d’être et ils se battent de leur mieux pour ralentir un mouvement irréversible. Comme l’écrivait Machiavel dans Le Prince, il y a deux mobiles qui font bouger les gens, la peur et la nouveauté. Ces deux paramètres contradictoires paraissent se retrouver dans le refus de la fermeture des Bureaux de Poste d’une part et l’acceptation de la nouveauté informatique d’autre part.

Alors que faire? Il faudrait peut-être que les décisions politiques cessent d’être guidées par des questions mercantiles. On pourrait encadrer l’évolution technologique par une évolution sociale de même importance pour le personnel postal, afin qu’il puisse bénéficier des améliorations technologiques. Cette conception pourrait se généraliser afin que chacune et chacun profite pleinement de ce qu’il est convenu d’appeler le progrès. Si chaque avancée se transformait en réduction du temps de travail pour les employés et/ou par des systèmes de remplacement créant des emplois, le progrès aurait un visage pour tous. Mais tant que l’on imposera des solutions au nom d’une meilleure rentabilité, alors les dégâts se poursuivront et les réactions seront vives sans pour autant trouver la solution humaine nécessaire.

Gauchebdo, publié le 29 juin 2017 par Alain Bringolf dans la rubrique Enjeux

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