Le Conseil des États met la pression sur le gouvernement: il l’a chargé d’exiger sans tarder de l’ex-régie un schéma de planification du réseau postal. Les plans de réorganisation du réseau postal ont suscité une levée de boucliers sous la Coupole fédérale.
La Chambre des cantons a approuvé le 26 septembre 2017, par 31 voix contre 5 et 6 abstentions une motion de sa commission des télécommunications. Ce texte exige du Conseil fédéral qu’il soumette ensuite au Parlement, dans un délai d’un an, une révision de loi.
Les critères définissant le service public devraient prendre en considération les particularismes régionaux, les conditions de mobilité ainsi que les différentes catégories d’utilisateurs des services postaux.
«Vu que le plan de restructuration de la Poste est très rapide, notre commission a exigé la remise de ce schéma rapidement», a argumenté son rapporteur Olivier Français (PLR/VD). Dans la foulée, plusieurs orateurs ont défendu l’importance du service public et d’une poste au service de la population et des différentes régions, sans discrimination.
«Les Suisses sont attachés au service public, c’est inscrit dans notre ADN», a souligné Claude Hêche (PS/JU). Et d’exprimer une crainte: «Il n’y a pas de garantie que les alternatives aux offices postaux soient durables».
Le Conseil fédéral agit déjà
La ministre en charge du dossier, Doris Leuthard, a demandé en vain au plénum de rejeter cette motion. Le Conseil fédéral décidera prochainement s’il faut modifier la législation sur la Poste. Mais il attend pour ce faire une étude sur les modes d’utilisation du réseau et les futurs besoins en services, dont la publication est prévue à l’automne.
Cette étude distinguera divers types de lieu de résidence et catégories d’âge afin d’obtenir une image la plus représentative possible. Le gouvernement ne voit donc aucune raison de prendre des mesures supplémentaires.
Fronde parlementaire
Cette intervention parlementaire, qui doit encore être soumise au Conseil national, s’ajoute à d’autres demandes d’élus. Les plans de réorganisation du réseau postal ont suscité une levée de boucliers sous la Coupole fédérale. Actuellement, 3854 points d’accès sont à disposition de la clientèle.
D’ici 2020, l’ex-régie veut porter ce nombre à plus de 4200. Ce réseau sera réparti en 800 à 900 offices, 1200 à 1300 agences, 1300 services à domicile et 500 à 700 points d’accès complémentaires ou destinés à la clientèle commerciale. Les fermetures d’offices font particulièrement grincer des dents les régions concernées.
Nécessité de s’adapter
Le Conseil fédéral est conscient de ce mécontentement. Il rappelle toutefois que la numérisation croissante a un effet notable sur les activités postales. Le volume des lettres est en baisse depuis des années, de même que les paiements au guichet.
Le déficit dans le secteur Réseau postal et vente n’a pas pu être réduit malgré les mesures déjà prises. Une telle situation n’est pas viable à long terme pour la Poste, qui doit adapter son réseau de filiales aux nouveaux besoins de la clientèle. La solution des agences est logique, selon le Conseil fédéral. Elle permet aussi de garantir des emplois dans les régions périphériques.
Dans toutes les localités ne disposant que d’une agence, il sera par ailleurs possible d’effectuer des virements en espèces à domicile dès septembre. Doris Leuthard a rappelé que le géant jaune a pris langue avec les cantons et a pris en compte leurs remarques. (ats/nxp)
Tribune de Genève, le 26.09.2017
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