Rejet à Friboug du projet de révision de la Caisse de pension

FRIBOURG . Réunis en Assemblée générale le mardi 29 janvier, 600 salariés de l’État et des institutions affiliées à la Caisse de prévoyance du personnel de l’État de Fribourg (CPPEF) ont rejeté en bloc le projet de révision de la CPPEF proposé par le Conseil d’État. Une grande manifestation en défense des retraites sera organisée le mercredi 20 février. Et, si le Conseil d’État n’entend pas les revendications de son personnel, ce dernier pourrait faire grève le 13 mars.

CENTAINES DE FRANCS EN MOINS. La proposition de révision de la Loi sur la Caisse de prévoyance du personnel de l’État de Fribourg (CPPEF) constituerait une péjoration sans précédent des conditions de retraite du personnel de l’État de Fribourg. Elle aboutirait à une diminution massive des rentes: -5% dès l’âge de 30 ans, jusqu’à -25% entre 40 et 50 ans et jusqu’à -15% entre 50 et 60 ans. Et cela, à condition de travailler quatre ans de plus, soit jusqu’à 64 ans!Concrètement, ce sont des pertes de plu-sieurs centaines de francs par mois, voire supérieures à 1000 francs mensuels qui frapperaient des milliers de salariés!

RETRAITE ANTICIPÉE À LA TRAPPE. Ce n’est pas tout. Alors qu’il est possible aujourd’hui de prendre une retraite anticipée dès 60 ans, sans pénalité, le projet du Conseil d’État prévoit un âge de référence de 64 ans. Il sera possible de prendre une retraite anticipée avant, mais avec une diminution de la rente de 6,8% par année d’anticipation. Prendre sa retraite à 60 ans équivaudrait donc à une perte supplémentaire de 27,2%. Seuls les (très) hauts revenus pourront se le permettre!La répartition des sacrifices proposée par l’exécutif est totalement disproportion-née, contrairement aux engagements pris par le conseiller d’État Georges Godel: avec la révision proposée, la participation de l’État se situerait entre 26% et 35%. Le personnel assumerait donc les deux tiers, voire les trois quarts de l’effort.

FINANCES AU BEAU FIXE. La situation financière de la CPPEF est pourtant très bonne: fin 2017, le taux de couverture de la caisse se situait à 79,3%, alors que les rendements moyens des 13 dernières années sont supérieurs à 4%. Quant aux finances cantonales, elles sont au beau fixe avec une fortune supérieure à 1 milliard de francs!

REVENDICATIONS. Au vu de cette situation, l’assemblée générale du personnel a décidé d’exiger que le Conseil d’État négocie une amélioration de sa copie avec les partenaires sociaux. Avec pour objectif d’aboutir à un nouveau projet incluant les revendications suivantes:
◼Le partage des efforts doit respecter la répartition actuelle du finance-ment de la CPPEF; 58% pour l’employeur et 42% pour les salariés.
◼Une variante prévoyant une augmentation de la cotisation du personnel et de l’État -employeur doit être proposée.
◼La révision doit permettre au personnel de l’État de Fribourg de prendre une retraite à l’âge de 60 ans, équivalente aux prestations actuelles.
◼Une variante avec maintien de la primauté des prestations doit être pro-posée.

GRÈVE LE 13 MARS? Pour appuyer ces exigences, l’assemblée a décidé de refuser en bloc les trois variantes proposées par le Conseil d’État, sans indiquer de préférence pour l’une ou l’autre d’entre elles. Une manifestation du personnel de l’État de Fribourg aura lieu le mercredi 20 février. Rendez-vous à 17 h 30, sur la place Georges-Python. L’objectif sera de mobiliser un maximum de collègues contre la baisse des rentes.Une nouvelle assemblée se tiendra le mercredi 27 février à 19 h. Elle fera le point sur les négociations avec le Conseil d’État et tranchera sur l’organisation d’une journée d’actions et de grève le 13 mars 2019.

D’ici là, toutes et tous à la manifestation le 20 février!

GAÉTAN ZURKINDEN SECRÉTAIRE SSP . RÉGION FRIBOURG, 8 février 2019

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