Environ 150 personnes, soit un quart du personnel de la ville de Fribourg, ont débrayé lundi pour s’opposer à l’assainissement de leur Caisse de prévoyance.
La ville de Fribourg a connu lundi la première grève de son histoire. Le mouvement, partiel avec des grévistes représentant un quart des employés environ, proteste contre l’assainissement de la Caisse de prévoyance du personnel de la ville de Fribourg (CPPVF). La grève s’est limitée à lundi après-midi. Elle a rassemblé quelque 150 employés, provenant avant tout des services de la voirie, mais aussi d’autres services du chef-lieu cantonal, a constaté sur place Keystone-ATS. On pouvait entendre des slogans tels que «travailler plus pour toucher moins» ou «on n’est pas des privilégiés».
Dans la foulée d’une pétition munie de 337 signatures, déposée en novembre, les grévistes demandent aux autorités de revoir la révision, afin de réduire l’ampleur de la baisse des rentes. Ils exigent l’ouverture de négociations et le report d’un an de l’entrée en vigueur de la réforme, prévue en l’état au 1er janvier 2020.
Devant le législatif
Le mouvement coïncidait avec la tenue lundi soir d’une séance du Conseil général du chef-lieu cantonal. Le législatif devait en principe voter la réforme de la caisse de pension, négociée ces deux dernières années. Les grévistes espéraient lundi après-midi obtenir au moins le report de l’acceptation de l’assainissement. Le Syndicat des services publics (SSP), en première ligne dans l’action de soutien aux grévistes, a fait voter deux résolutions: l’une pour le Conseil général et l’autre pour le Parti socialiste de la ville. A ses yeux, le PS, qui détient 30 des 80 sièges du législatif, est appelé à jouer son rôle de défenseur des salariés.
S’exprimant au terme d’un cortège qui a conduit les grévistes à la déchetterie des Neigles, sous le pont de La Poya exactement, Gaétan Zurkinden les a félicités, en leur disant qu’ils envoyaient là un «signal fort» à l’intention des autorités communales. De source syndicale, la ville de Fribourg compte environ 650 employés.
Deux débrayages
Après des discours, les grévistes ont mangé une saucisse, tout en discutant de la situation, avant de remonter vers le bâtiment où devait se tenir la séance du Conseil général. Avant la grève de lundi, les employés avaient déjà pris part à deux débrayages, les 29 janvier et 14 février, avec à chaque fois quelque 200 participants. Le législatif de la ville de Fribourg est à majorité de gauche, avec un PS qui apparaît divisé sur la question des conditions de l’assainissement de la CPPVF. Les socialistes ont déposé un amendement, suite à une réunion du groupe il y a une semaine tout juste, qui propose d’injecter 900 000 francs supplémentaires.
L’objectif du texte vise à limiter la perte maximale de rente à 15%. Les Verts devaient pour leur part venir lundi soir avec une proposition de renvoi du message du Conseil communal. La droite s’oppose à tout geste complémentaire.
L’État de Fribourg aussi
Jusqu’à présent, le syndic socialise de Fribourg, Thierry Steiert, s’est montré inflexible, répétant que les efforts demandés étaient symétriques entre les employés et l’employeur. La réforme de la CPPVF a été négociée au sein du comité paritaire de l’institution, ce qui assure, selon lui, une représentation équitable des parties. Les employés protestataires ne comprennent par ailleurs pas pourquoi le PS adopte une autre position que pour la révision de la Caisse de prévoyance du personnel de l’État de Fribourg. Dans le cas du canton, la procédure de consultation en cours jusqu’au 15 mars se veut plus large.
Le Temps, ATS, 18 février 2019
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