Les salaires des grands patrons font polémique

 Andreas Meyer, patron des CFF, avait perçu 1,052 million de francs en 2017 et 1,007 million en 2016, loin de la rémunération de Tidjane Thiam, à la tête du Credit Suisse, de plus de 10 millions.

Les salaires des patrons font à nouveau parler d’eux. Et cela ne concerne pas seulement la rémunération des dirigeants des géants bancaires ou de la pharma. La polémique touche aussi les CFF: le salaire de leur patron, Andreas Meyer, dépasse le million de francs, ce qui attise la controverse, rapporte la «NZZ am Sonntag».

Certains redoutent de perdre les compétences du boss de l’ancienne régie fédérale. La présidente du conseil d’administration, Monika Ribar, s’est inquiétée, dans une lettre envoyée au Conseil fédéral, du risque de démission d’Andreas Meyer s’il ne percevait pas la rémunération maximale prévue dans son contrat. Le débat est vif. D’après le journal dominical, les sept Sages ont rejeté une proposition interne demandant de baisser de 4% le salaire du patron des CFF. Il serait ainsi repassé sous la barre symbolique du million de francs. Andreas Meyer avait perçu 1,052 million de francs en 2017 et 1,007 million en 2016.

Cette polémique se renforce alors que les syndicats critiquent le fait que les CFF font de plus en plus appel à des travailleurs temporaires. Ces derniers ne sont pas soumis à la convention collective de travail (CCT), affirme le «SonntagsBlick». Dans le détail, les CFF comptaient 1120 intérimaires il y a cinq ans. Leur nombre a grimpé à 3253 en 2018. Selon les syndicats, les CFF embauchent toujours plus des travailleurs temporaires pour diminuer les frais en personnel. De son côté, l’ex-régie assure que cette mesure permet de couvrir des commandes importantes, d’utiliser les ressources en personnel de manière flexible et d’assurer une disponibilité nécessaire.

La polémique sur les rémunérations concerne aussi les patrons de Roche, UBS et Credit Suisse, qui ont perçu plus de 10 millions de francs chacun l’année dernière. Selon la «SonntagsZeitung», le Parti socialiste menace de lancer une nouvelle initiative populaire pour plafonner les salaires des cadres supérieurs. L’augmentation de salaires de 30% obtenue par le patron du Credit Suisse, Tidjane Thiam, n’est pas passée inaperçue. Car les actionnaires ne sont pas à la fête. Le titre a plongé de plus de 30% au cours des douze derniers mois. Le débat va enfler.

Tribune de Genève, 25 mars 2019, Nicolas Pinguely

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