Une rente-pont pour les chômeurs de 60 ans

Le Conseil fédéral prend des mesures pour promouvoir la main-d’œuvre indigène et souligne l’importance de la libre circulation. Les chômeurs âgés de plus de 60 ans qui arrivent en fin de droits pourront toucher une rente-pont. Ce coup de pouce financier devrait couvrir leurs besoins vitaux et ne sera accordé que si plusieurs conditions sont remplies.


Le destinataire devra avoir cotisé pendant au moins vingt ans avec un revenu annuel équivalant au seuil d’accès au deuxième pilier, soit 21 330 francs (75% de la rente maximale AVS). Cela permet d’inclure les personnes ayant eu des interruptions de carrière. En revanche, celles qui perçoivent déjà une rente AVS n’auront pas droit à cette prestation, tout comme celles qui disposent d’une fortune supérieure à 100 000 francs (200 000 francs pour un couple, la propriété du logement n’est pas prise en compte). Le calcul de la rente-pont sera similaire à celui des prestations complémentaires. Ce soutien coûtera 95 millions de francs par an. L’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) estime que 60% des 2657 chômeurs sexagénaires en fin de droits (chiffre 2018) feront usage de cette possibilité. La prestation individuelle annuelle sera plafonnée à 58 300 francs.
Possibilité de faire un bilan intermédiaire de carrière

Cette mesure fait partie d’un dispositif qui en comprend six autres et dont le but est de favoriser la main-d’œuvre indigène. Elle complète la loi sur la préférence indigène «light» adoptée par le parlement après l’acceptation de l’initiative populaire «contre l’immigration de masse». Le Conseil fédéral souhaite que les entreprises recrutent le plus possible en Suisse. Dans cet esprit, il compte élargir aux jeunes et jeunes adultes en provenance des pays européens et d’Etats tiers le préapprentissage d’intégration réservé jusqu’à maintenant aux jeunes réfugiés ou requérants d’asile admis à titre provisoire. Il veut aussi offrir aux plus de 40 ans la possibilité de faire un bilan intermédiaire de carrière et de bénéficier de conseils. Il veut encore lancer un programme d’impulsion pour les demandeurs d’emploi difficiles à placer, principalement les seniors. L’ensemble de ces mesures limitées dans le temps (jusqu’à 2024) devrait coûter 300 millions.

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Ce train de mesures est le fruit de discussions menées avec les partenaires sociaux, souligne la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter. «Ils ont serré les rangs. C’est un signe positif», commente-t-elle, en précisant qu’il s’inscrit dans le cadre de la libre circulation des personnes, dont le Conseil fédéral «reconnaît la très grande importance pour la Suisse». Mais cela ne préjuge en rien des débats à venir sur l’accord-cadre institutionnel, dont la libre circulation est la composante la plus fragile. Les partenaires sociaux et la majorité des partis hormis l’UDC saluent la création de la rente-pont. Cette mesure concrète prend le relais du programme de Johann Schneider-Ammann pour la promotion du personnel qualifié, un exercice qui a montré ses limites.

Le Temps,

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