Chauffeurs de CarPostal mécontents

Environ 150 chauffeurs et sympathisants ont manifesté haut et fort devant le Parlement jurassien. Ils sont en colère contre le gouvernement jurassien et la manière dont il a mis au concours les lignes de bus dans le canton du Jura. Il a renoncé à des critères contraignants en matière de protection des conditions de travail dans l’appel d’offres.


Les chauffeurs de CarPostal et des Chemins de fer du Jura (CJ) craignent donc qu’ils finissent par payer le prix des économies faites dans le service public. Les frais de personnel représentent en effet un important potentiel d’économies. L’entreprise qui gagne les lignes de bus n’est pas obligée de reprendre le personnel, ni d’offrir les mêmes conditions de travail.

Le mécontentement des chauffeurs est alimenté par l’attitude entêtée du gouvernement. Il refuse de protéger le personnel malgré une pétition munie de 4000 signatures, une motion adoptée par le Parlement jurassien et diverses actions préalables. Il fait uniquement référence à la directive de l’OFT, mais seul un salaire minimum y est défini, qui est bien inférieur aux salaires réels des chauffeurs. Les chauffeurs se sentent délaissés par le gouvernement.

Les entreprises internationales à but lucratif s’introduisent dans les transports publics subventionnés
Les craintes des chauffeurs ont été ravivées ces dernières semaines. Il a été rendu public que des entreprises de transport international à but lucratif s’intéressent aux lignes de bus du Jura. «La question se pose dès lors de savoir pourquoi les entreprises qui maximisent leurs profits s’intéressent à un marché où les profits ne sont pas autorisés», déclare Sheila Winkler, secrétaire centrale de syndicom et responsable de CarPostal. On a appris récemment que la RATP, qui participe à l’appel d’offres, utilise à Paris des bus sommairement réparés à pneus crevés et met ainsi en danger les passagers et les chauffeurs pour économiser des coûts.

Humeur explosive chez les chauffeurs
L’ambiance parmi les chauffeurs est explosive. Ils portaient symboliquement des gilets jaunes et ont remis des bombes en chocolat au gouvernement pour montrer qu’il tient entre les mains une bombe sociale à retardement avec les appels d’offres. Les syndicats n’accepteront aucune détérioration et sont prêts à utiliser tous les moyens syndicaux à leur disposition. «Il est incompréhensible que le gouvernement jurassien ignore la volonté des chauffeurs et du Parlement», a déclaré Jean-Pierre Etique, secrétaire syndical du SEV, responsable des CJ. Jean-François Donzé, secrétaire régional syndicom, déclare: «Nous attendons du gouvernement qu’il fasse preuve de la sensibilité nécessaire dans le choix de la future entreprise. Il ne doit pas sacrifier les chauffeurs et donc ses propres citoyens».

syndicom

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