Attac Suisse demande un système de santé orienté vers le bien commun et une restructuration de l’économie ! Avec l’augmentation du nombre d’individus touchés par l‘infection du COVID-19, les craintes et l’inquiétude des personnes appartenant à des groupes à risque augmentent. Dans le même temps, nous vivons une solidarité née de la nécessité et portée par les gens qui défient activement la crise.
Les employés du secteur de la santé et de la gestion de crise communautaire accomplissent des tâches surhumaines afin de prendre soin des personnes touchées malgré le manque de ressources. Dans cette situation alarmante, nous devons toutefois craindre que notre système de santé, déjà sous-financé et surchargé dans des circonstances normales, ne menace maintenant de s’effondrer dans cette crise. La privatisation des hôpitaux, la réduction du nombre de lits et l’orientation du système de santé vers le profit plutôt que vers la mise à disposition de meilleurs soins de santé pour tous montre maintenant son vrai visage. Cette épidémie ravageuse n’est pas seulement une réalité biologique. Elle est amplifiée par les politiques néolibérales, la destruction méthodique de l’hôpital et de l’ensemble des services publics. Si ce virus tue autant, c’est aussi parce qu’il n’y a plus assez de soignant.e.s et de lits, pas assez de respirateurs ou parce que l’hôpital tend à devenir une entreprise à flux tendu. Cette pandémie de coronavirus imprévisible met en évidence les défauts de conception d’une économie mondialisée axée sur le profit. Une politique économique et commerciale du secteur privé, liée à la croissance et au profit menace de s’effondrer avec un effet domino face à la crise actuelle.
La division internationale du travail étroitement synchronisée qui poursuit sans relâche la logique de l’avantage du coût du travail a donné naissance à de dangereuses dépendances comme dans la production de médicaments et d’équipements médicaux par exemple. Face à des marchés financiers gonflés, la contradiction systémique entre la recherche de capitaux et le manque de demande menace une fois de plus de plonger le monde dans une crise économique. La crise, maîtrisée depuis 2008 par des achats massifs d’obligations par la BCE, a refait surface en raison de la perte de confiance des investisseurs dans la gestion du coronavirus par les gouvernements. En raison de ses contradictions internes, le capitalisme mondial est extrêmement vulnérable à des charges inattendues et n’est pas un modèle pour l’avenir. Ainsi, des milliards doivent être injectés dans les entreprises pour les stabiliser pendant la crise.
Cependant, cette crise doit être utilisée pour faire avancer la transformation sociale et écologique qui paraît maintenant inévitable. Aujourd’hui, nous avons besoin d’un programme d’investissements qui entraînera la transformation radicale de notre système économique et financier au lieu de renforcer artificiellement un système économique fondé sur l’exploitation des personnes et de la nature. Il ne fait aucun doute que la crise actuelle montre, à l’exemple du seul système de soins de santé, à quel point nous avons besoin d’urgence d’institutions sociales de base dans le secteur public qui ne fonctionnent pas selon le principe du profit.
Les opérations de sauvetage ne doivent pas se faire au détriment des personnes à faibles et moyens revenus – elles doivent plutôt être supportées par ceux qui ont particulièrement bénéficié de l’inégalité croissante des revenus et des richesses ces dernières années !
Nous exigeons:
- Un programme d’investissement pour la restructuration socio-écologique de la société et d’un système de soins de santé orienté vers une couverture sociale nationale
-Des aides directes et des réductions de charges, comme par exemple la réduction des loyers commerciaux en vertu de l’article 259 CO, exigée par l’ASLOCA aux petits commerçant-e-s, indépendant-e-s mais aussi de manière générale aux locatrices et locataires comme mesures compensatoires face à des difficultés financières liées à la crise, à une perte d‘emploi ou de revenus;
- Aucune augmentation de prime de caisses maladies dues aux coût de la pandémie et à terme, une nationalisation des caisses maladies, en particulier pour couvrir ce type d’imprévu à l’échelle nationale et pour décider politiquement de l’apport nécessaire d’aide aux victimes;
- La protection du revenu des salariés* en cas de perte d’heures de travail;
- La stricte mise en œuvre des recommandations sanitaires prescrites par les autorités pour tous les travailleurs et travailleuses (lavage fréquent des mains, distance sociale et télétravail autant que possible) ainsi que celles propres aux professions particulièrement exposées (mise à disposition de tenues de protection efficaces, masques, gants et désinfectants);
- Le retrait de l‘ordonnance du Conseil Fédéral concernant les dispositions de la loi sur le travail relatives à la suspension des plafonds horaires du personnel médical dans les services hospitaliers, qui risque de créer une situation de surcharge pour le personnel soignant, de nuir à la sécurité des soins et qui ne constitue pas une mesure appropriée dans le contexte actuel de crise sanitaire;
- L’interdiction aux entreprises recevant des soutiens financiers de l’État de distribuer des dividendes à leurs actionnaires. Voir la pétition d’Attac Fribourg : Les milliards de l’aide fédérale ne sont pas pour les actionnaires;
- Cesser la libéralisation, renationaliser et renforcer les services publics essentiels, notamment la santé, l’éducation, les transports, la poste ou encore l’électricité (Le Conseil fédéral maintient la libéralisation de l’électricité actuellement)
- Un soutien économique fort au milieu culturel et aux médias qui souffrent grandement de la crise actuelle.
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