De grosses entreprises occidentales ont annulé 15 milliards de francs de commandes. Des centaines de milliers de personnes n’ont pas été payées pendant la crise, voire ont perdu leur emploi. © AFP Des centaines de milliers de personnes n’ont pas été payées pendant la crise, voire ont perdu leur emploi.
Ils sont des centaines de milliers dans les pays pauvres à travailler pour l’industrie de la mode. Et à faire les frais de la crise du coronavirus à la place de grandes marques occidentales. Selon le rapport de deux ONG américaines, des commandes pour au moins 15 milliards de francs, déjà effectuées ou à réaliser, ont été refusées ou annulées entre avril et juin. Elles n’ont pas non plus été réglées, bien que certaines marques n’aient pas lésiné sur les dividendes versés à leurs actionnaires.
Obligation morale à protéger les plus vulnérables
«Ce système de paiements biaisé a permis aux marques occidentales de consolider leur position financière en volant essentiellement leurs fournisseurs des pays en développement», a dénoncé Scott Nova, directeur du Consortium pour les droits du travailleur dans «The Guardian». Même si la crise a lourdement pesé sur les marques vestimentaires, «elles ont une obligation morale de protéger les plus vulnérables», estime le Pr Mark Anner, directeur du Centre mondial pour les droits des travailleurs et auteur principal du rapport.
Au Bangladesh, plus d’un million de travailleurs de l’industrie textile ont été licenciés. Au Cambodge, l’association des fabricants de vêtements avait lancé un appel en avril pour protéger les 750’000 employés du secteur. Cela avait incité les ONG à faire pression sur les marques. Certaines, comme H&M, Zara ou Gap ont finalement décidé de remplir leurs obligations. D’autres comme Walmart, Urban Outfitters ou Mothercare n’ont rien fait.
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