Face à la pandémie du COVID-19 qui nous a tous frappé de plein fouet, nous nous sentons désemparés et de multiples interrogations subsistent : qu’est ce qui a provoqué une telle situation et, surtout, qui en est responsable? Les humains ? Le capitalisme ? La dégradation de l’environnement ?
Il apparaît clairement que nous portons une responsabilité dans la crise sanitaire actuelle. L’empreinte humaine laissée dans les écosystèmes à cause de l’activité économique débridée aurait entrainé l‘apparition de virus inconnus pour l’être humain.
Pour comprendre comment et pourquoi cette pandémie est survenue, il faut se pencher sur le phénomène des zoonoses qui met en évidence le rapport entre le virus et la contamination humaine via des animaux qui ont servi de réservoirs à la maladie.
Ce qu‘il est important de saisir, c‘est que le COVID-19 est un virus animal qui a franchi la barrière des espèces pour infecter les êtres humains. Il s‘inscrit dans un ensemble de facteurs liés aux perturbations environnementales favorisant l‘émergence de ces agents infectieux.
Par ailleurs, certains scientifiques et épidémiologistes ont déjà avancé l‘hypothèse par le passé que l‘emprise de l‘homme sur la planète et son invasion dans les écosystèmes pourrait créer des opportunités de sauts entre espèces, c‘est-à-dire la capacité pour un agent pathogène de se transmettre d‘une espèce à une autre alors qu‘il en est normalement incapable. C‘est de cette manière-là que nous, êtres humains, pourrions nous retrouver contaminé-e-s.
Le COVID-19, comme avant lui d‘autres virus tels que Ebola, la rage, le SIDA ou le Zika, qui sont aussi des pathologies transmises par des animaux sortis de leur environnement, touchent ainsi les populations humaines parce que nous avons abattu les barrières naturelles entre nous et ces espèces sauvages animales. A travers la déforestation, l’élevage en batterie, l‘étalement urbain, le braconnage, le trafic d‘animaux sauvages, la dispersion d‘animaux exotiques ou encore la dégradation des espaces naturels, nous déréglons les écosystèmes. De cette façon, des espèces se retrouvent loin de leur habitat naturel et en contact avec l‘homme. D‘autre part, l‘accroissement des activités humaines sur la planète comme la déforestation, la création de plantations mais aussi d‘infrastructures routières multiplient les contacts entre la population humaine et ce qui reste de la biodiversité sauvage et par conséquent perturbe l‘équilibre des écosystèmes.
Ce serait donc nous, les êtres humains, qui aurions „déconfiné“ ce type de virus. Ainsi, cette crise sanitaire serait le résultat de la crise écologique qui voit s‘effondrer toutes les barrières biologiques. L‘OMS rapporte que 60% des maladies infectieuses seraient d‘origine animale et que plus des deux tiers d‘entre elles proviendraient d‘animaux sauvages. En 60 ans, plus de 350 nouvelles maladies infectieuses sont apparues et la faune sauvage abriterait plus d‘un million de virus encore inconnus.
Ce qui nous arrive aujourd’hui‘hui doit nous convaincre de repenser notre rapport à l‘écologie. Il apparait que cette crise sanitaire est surtout la conséquence d‘un certain fonctionnement économique qui pourrait véritablement nous noyer dans une crise systémique sans précédent. En définitive, on ne peut que tristement constater combien notre système économique néolibéral est dangereux aussi pour notre santé.
Nadia Magnin, secrétaire d’ATTAC Suisse pour la Romandie, dans Angles d’Attactuel, n° 5, novembre 2020
Pandémie que la plupart des pays asiatiques (Chine en tète) ont su gérer, ce dont nos gouvernements en Europe, en Suisse en particulier, semblent bien incapables. Pour le moment en tout cas. Pourquoi?