Depuis cinq ans, les primes maladie ont explosé à la hausse. Est-ce que cette hausse se justifie par une explosion des remboursements? Non, à voir les caisses crouler sous les réserves excédentaires. Celles-ci ont atteint douze milliards, soit deux fois trop par rapport aux exigences légales. Cet excédent peut-il être justifié par des événements exceptionnels, tels qu’une pandémie par exemple? Non. Il s’est avéré, dans le cas du Covid, que c’est aux cantons et à la Confédération de payer.
Malgré cela, il semble que l’argent ait plus de peine à sortir des caisses qu’à y rentrer. Seules Assura, Helsana, CSS et Groupe Mutuel prévoient de ramener leurs réserves à un niveau raisonnable, et de rembourser les assurés. Espérons que le sens éthique de ces groupes leur gagnera de nombreux clients. Les autres compagnies assurent que ces réserves ne sont pas plus excessives que celles de l’AVS ou de la Suva; sauf que ces dernières n’ont pas à répondre d’une explosion de cotisations. Des citoyens ont payé trop de primes, cet argent doit leur être rendu. L’enjeu n’est pas comptable. Le pouvoir d’achat des ménages en est affecté sans raisons valables.
Pourtant, une drôle de paralysie fige les institutions. Tandis que le Conseil national vient d’accepter une motion visant à obliger les caisses à réduire leurs réserves, le Conseil fédéral s’y oppose et invoque mille obstacles. Et si c’était le peuple qui se prononçait sur cette question?
L’économie selon Myret Zaki26.09.2021, Lausanne Cités
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