Alors que nous nous préparons à voter, très probablement au mois de septembre, sur AVS 21, le débat parlementaire sur la révision de la LPP se poursuit – et ne s’améliore pas. L’Union syndicale suisse (USS) dénonce les décisions que vient de prendre la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil des État (CSSS-E), qui péjore encore le projet que son homonyme du Conseil national avait déjà ratiboisé.
«Concrètement les décisions de la commission entraîneront d’énormes coûts pour les personnes à bas revenus. Dans l’ensemble, elles signifient qu’il faudra payer plus pour toucher une rente moindre», souligne l’USS (1). Le seuil d’entrée serait réduit à 17 208 francs et le montant de la déduction de coordination serait fixé à 15% du salaire soumis à l’AVS. Avec ces mesures, 140 000 personnes en plus seraient soumises au deuxième pilier du système de retraite.
Mais à quel prix et pour quelle rente? D’après les calculs de l’USS, une personne touchant un salaire annuel de 25 000 francs payerait près de 8% de cotisations en plus, soit entre 160 et 250 francs, pour espérer toucher dans 40 ans une rente mensuelle d’au maximum 500 francs. Si, d’ici là, de nouvelles réformes ne viennent pas saper ces minces espoirs.
Le débat sur LPP 21 montre une fois encore que le 2e pilier est un mauvais choix pour les revenus modestes, en majorité féminins. C’est pourquoi il faut porter nos luttes sur le terrain d’un véritable renforcement de l’AVS, incluant l’augmentation des rentes et la baisse de l’âge de la retraite.
Cette dernière revendication entre aussi en écho avec les demandes des mouvements pour le climat et féministes visant à réduire massivement le temps de travail. ◼
(1) https://www.uss.ch/themes/politique-sociale/detail/lpp-21-payer-plus-pour-des-rentes-moindres-nest-pas-une-option
SSP, Services publics n° 7, mai 2022
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