HUG: l’augmentation du directeur passe mal

La hausse de salaire de quelque 20% accordée au directeur des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) est décriée par les syndicats.
Les syndicats mettent en regard la hausse salariale dont bénéficiera Bertrand Levrat (20%) avec celle de 2,44% du personnel de la fonction publique «arrachée de haute lutte» et qui ne «compense pas l’inflation réelle».

Salaires

«On se fout de notre gu… !» Voilà peu ou prou, selon les syndicats, la réaction du personnel des HUG en apprenant mercredi l’augmentation salariale accordée à leur directeur général. La rémunération de Bertrand Levrat va en effet passer de 380 000 à 450 000 francs annuels. Soit une augmentation de près de 20%, a révélé la Tribune de Genève. Une nouvelle qui fait bondir les organisations de défense du personnel, compte tenu du contexte.

Il y a quelques jours, les directions des hôpitaux universitaires se plaignaient de tarifs médicaux trop bas et de situations financières catastrophiques. «On nous dit qu’il faut se serrer la ceinture, on exige des mesures d’austérité, souligne Sandra Froidevaux, secrétaire syndicale SIT. Mais dans le même temps, on accorde une rallonge salariale au directeur.»

«Les employé·es des HUG attendent une revalorisation salariale depuis quinze ans» Sandra Froidevaux

Les syndicats mettent également en regard la hausse dont bénéficiera Bertrand Levrat avec celle de 2,44% du personnel de la fonction publique «arrachée de haute lutte» et qui ne «compense pas l’inflation réelle». Sandra Froidevaux rappelle que les employé·es des HUG «attendent une revalorisation salariale depuis quinze ans. On les renvoie au projet de réforme de la grille salariale G’évolue qui n’en est qu’à ses balbutiements». Le personnel de santé, applaudi durant le Covid, «avait l’espoir que la reconnaissance du caractère essentiel de leur mission permettrait de faire entendre les revendications. Mais cela n’a pas été le cas». Les conditions de travail qui se détériorent à l’hôpital sont également mises en regard du traitement réservé au directeur général.

Interrogé par la Tribune de Genève, le conseiller d’Etat sortant Mauro Poggia, chef de l’ex-Département de la santé, avait fait valoir que le salaire de Bertrand Levrat était inférieur à celui de ses homologues. Son traitement n’avait pas été réévalué depuis 2013. En 2020, en plein Covid, le haut cadre avait renoncé à la hausse. «Nous nous opposons à ce discours de méritocratie qui voudrait que pour attirer des responsables compétents, il faille leur offrir des salaires stratosphériques, s’insurge Sandra Froidevaux. On espère qu’il y a des cadres compétents que le sens du service public motive.»

Les syndicats exigent une revalorisation salariale immédiate des métiers de la santé qui sont majoritairement occupés par des femmes. Une revendication qui sera portée lors de la Grève féministe du 14 juin. En parallèle,ils veulent aussi promouvoir une réduction du temps de travail sans perte de salaire.

Le Courrier, 2023 Maria Pineiro

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