Face à la hausse annoncée des primes 2024, les Radicaux demandent un changement fondamental de l’assurance de base avec des modèles à la carte, promettant des primes au moins 25% moins chères.
Comme chaque automne, la population appréhende l’annonce de la hausse des primes de l’assurance maladie. C’est d’ailleurs l’un des thèmes phares des élections fédérales d’octobre 2023.
Le PLR a ainsi déposé, durant la session d’été, une motion parlementaire pour un modèle d’assurance «light» aux primes d’au moins 25% moins chères, rapporte le «SonntagsBlick». Le parti demande de modifier toutes les lois et ordonnances en la matière pour introduire un modèle à primes très basses. L’idée: remplacer l’actuel système à prime fixe, donnant droit à l’assuré «de tout consommer», par un menu «à la carte», explique le conseiller national Andri Silberschmidt (PLR/ZH). Le patient devra alors accepter de faire des concessions telles que prendre un médicament générique au lieu de l’original, renoncer à l’acupuncture pour bénéficier d’un rabais ou encore augmenter sa franchise maximale de 1000 à 3500 fr.
Ces contrats low-cost devraient aussi être de longue durée pour bénéficier aux deux parties: la caisse ne craignant plus le départ rapide de ses clients pourrait investir plus dans leur santé. Et elle pourrait financer des traitements au long cours, qui ne font par exemple effet qu’après trois ans.
Assureurs sceptiques
«L’accès uniforme de tous les assurés à l’ensemble des prestations de l’assurance de base est un acquis social que nous devons préserver», estime pour sa part Matthias Müller, porte-parole de la faîtière des caisses maladie Santésuisse. Il estime bien plus important de réduire la surabondance de soins, d’exclure les prestations inefficaces et de baisser les prix excessifs, par exemple ceux des médicaments.
La Commission de la Santé du National examinera la proposition du PLR, indique la conseillère nationale Vert’Libérale Melanie Mettler (BE) au journal zurichois. Pour elle, «personne ne souhaite une médecine à deux vitesses». Elle estime que la cause principale de la hausse des primes est la surabondance des soins. Mais un changement complet de système tel que proposé par le PLR ne serait pas nécessaire à la maîtrise des coûts de la santé.
Miser davantage sur la prévention
Flavia Wasserfallen (BE), politicienne de la santé du Parti socialiste (PS) désapprouve la proposition d’assurance maladie low cost du PLR. Selon elle, il s’agit de plutôt remédier aux mauvaises incitations et miser sur la prévention: «On pratique parfois trop d’interventions ou des interventions inutiles et on ne fait pas assez pour éviter les maladies. Mais une assurance low cost réduirait les coûts en punissant les patients, sachant qu’aujourd’hui les gens en bonne santé cofinancent ceux qui le sont moins.»
De plus, la socialiste note que bon nombre des critères auxquels une caisse maladie low cost pourrait répondre sont déjà mis en œuvre ou prévus dans des modèles d’assurance alternatifs. Ainsi, la Commission de la santé du Conseil national a déjà approuvé des relations contractuelles pluriannuelles dans l’assurance de base.
(ewe)
20 Minutes, 10 juillet 2023
0 commentaire à “Le PLR propose une caisse maladie low cost”