Le couperet est tombé brutalement. Le 1er janvier 2024 est entrée en force la fin des dispositions transitoires de la réforme de la loi fédérale sur les prestations complémentaires (LPC), en vigueur en 2021, mais discutée en… 2018. A l’époque, le Parlement planchait sur une réforme des PC pour en réduire les coûts.
Parmi les point validés, celui de supprimer ces prestations complémentaires pour les personnes disposant d’au moins 100’000 francs de fortune (200’000 pour un couple) ou la prise en compte accrue de 80 % du salaire du conjoint dans le calcul des PC.1 Seuls points positifs, le relèvement du montant admis du loyer pris en compte dans les calculs et la reconnaissance des frais de prise en charge extra–familiale. Au final, un programme d’économies de près de 600 millions. « Nous sommes consternés, déçus et fâchés par les coupes décidées par la majorité du Conseil national, plus soucieuse de faire des économies de plusieurs millions que de couvrir les besoins vitaux des plus de 300’000 personnes les plus modestes de notre pays », dénonçait à l’époque l’Avivo-Suisse.
Zoom sur les cantons
Selon les chiffres publiés par Blick, ce sont environ 70’000 personnes qui ont vu leurs rentes baisser en début d’année. « Pour certains, il s’agit de quelques francs, mais parfois ce sont 200 à 300 francs par mois qui disparaissent », précise le journal alémanique. « La Caisse cantonale vaudoise de compensation AVS estime que 10 % de ses bénéficiaires seront touchés, soit une diminution des prestations pour 2’660 personnes et une suppression de ces prestations pour 620 autres. La Caisse de compensation du Canton de Neuchâtel estime, quant à elle, que 50 % des bénéficiaires de prestations complémentaires pourraient voir leur situation financière se pérorer », explique l’association romande et tessinoise des institutions d’aide sociale (Artias).
« L’Office des prestations complémentaires de la ville de Zurich a fait les calculs correspondants. Il en ressort qu’en 2024, sur environ 17’000 bénéficiaires de PC, environ 400, soit 2,4 %, perdront leur droit et 6’000, soit 35,3 %, pourront faire valoir un droit moins élevé », complète la Conférence suisse des institutions sociales (Csias). Un sale début d’année pour les personnes précaires, alors que l’inflation ne faiblit pas. RÉD.
1 www.gauchebdo.ch/2018/03/22/ attaque-frontale-contre-pc
Voix Populaire, n° 22, février 2024
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