Nous sommes dans la dernière ligne droite pour arracher un oui des urnes pour l’initiative AVSx13. Une victoire est possible, mais pas donnée, car pour gagner, il faut la double majorité du peuple et des cantons. La mobilisation bat son plein des deux côtés de la Sarine. L’USS constate une forte mobilisation citoyenne qui se traduit par la commande de matériel et par l’afflux de dons, modestes mais nombreux, qui permettent d’investir des moyens dans les cantons «bascules», où le oui est possible, mais incertain.
En face, la mobilisation se fait par le fric: 3,5 millions de francs, dont 2,75 millions versés par economiesuisse. Le camp bourgeois s’est aussi offert les services de cinq anciens membres du Conseil fédéral qui ont envoyé 700 000 lettres à des seniors pour les appeler à refuser la 13e rente. La missive omet certainement le montant de leur propre rente: 20 000 francs par mois, 240 000 par année, soit 1,2 million par an pour les cinq! À leur décharge, il faut reconnaître qu’avec de telles rentes, l’inflation des prix, des loyers et des primes d’assurance-maladie leur est passé sous le nez. Inconnue au bataillon. Ce n’est pas le cas de la majorité des retraité-e-s, qui en plus de subir la hausse des prix, doit faire face à la chute du niveau des rentes du 2e pilier, qui ont perdu en moyenne 40% de leur valeur en vingt ans (selon le Baromètre de VZ VermogensZentrum 2023).
C’est cette réalité d’un pouvoir d’achat en baisse qui fait la popularité de la 13e rente.
En 2022, Pro Senectute écrivait dans son rapport qu’environ 200 000 personnes âgées vivent avec moins de 2280 francs par mois et que 300 000 autres sont menacées par la pauvreté, car elles touchent des revenus faibles. Depuis, la situation s’est encore détériorée. Cette réalité doit être rappelée constamment, alors que nos adversaires prétendent que la majorité des seniors serait des nantis.
Mais nous devons aussi affirmer haut et fort le droit de ne pas être pauvre à la retraite, car quand on a travaillé toute une vie, quand on a consacré son temps à élever les enfants, on a le droit de vivre dignement à la retraite.
C’est une des raisons qui nous mettent en colère lorsque la conseillère fédérale Baume-Schneider s’engage avec «enthousiasme» contre la 13 e rente, prétendant qu’il ne faudrait pas «arroser» tout le monde, mais juste donner une goutte aux plus démuni-e-s. Hormis le fait que le Conseil fédéral n’a pas fait de contre-projet et que, dès lors, ce sont des paroles en l’air, cette argumentation est purement de droite.
Le principe de l’AVS est celui d’une assurance sociale, où tout le monde paie sur l’entier de son salaire et tout le monde a le droit à une rente, qui, elle, est plafonnée. Ce modèle implique une solidarité des hauts vers les bas revenus, ce que la droite déteste, lui préférant la logique de l’assistance. Et encore, ça, c’est dans le discours, car en réalité, elle s’oppose à toute mesure sociale. Rappelons que les prestations complémentaires, dont on parle tant dans la campagne, viennent
d’être péjorées, avec une économie de 400 millions sur le dos des bénéficiaires et que la droite a refusé d’indexer les rentes AVS au coût de la vie, comme la Constitution l’exige pourtant lorsque l’indice des prix est plus élevé que l’indice mixte, ce qui était le cas en 2023.
Le 3 mars, nous avons l’opportunité d’introduire une 13 e rente qui, justement parce qu’elle est universelle et solidaire, aidera celles et ceux qui en ont vraiment besoin.
Mobilisons-nous toutes et tous pour la 13 e rente! Et n’oublions pas de voter non à l’initiative de droite, dite «des rentes», dont l’objectif est en réalité d’augmenter encore l’âge de la retraite.
Michela Boloventa, Secrétaire centrale SSP, , 16 février 2024
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