Après notre victoire pour une 13e rente AVS, nous allons voter le 22 septembre 2024 sur la réforme de la prévoyance professionnelle (LPP 21). Le SSP vous invite à voter NON.
Avec la réforme LPP, nous allons payer, chaque année, 2,1 milliards de francs de plus. La droite, qui ne voulait aucune hausse de cotisations pour l’AVS, applaudit, car ces milliards vont encore nourrir le business du deuxième pilier, déjà très lucratif pour les assureurs-vie.
La baisse de 6,8% à 6% du taux de conversion sur la part obligatoire du deuxième pilier réduirait les rentes de 12%. C’est mathématique: pour 100 000 francs de capital, la rente baisserait de 6 800 francs à 6 000 francs par an. Seule une personne sur deux aurait droit aux maigres «compensations» prévues par le Parlement, mais tou-te-s devraient cotiser plus, pour toucher des rentes plus basses.
La réforme de la LPP est vendue comme étant favorable aux femmes en raison de la baisse du seuil d’entrée (de 22 050 francs à 19 845 francs) et de la fixation du montant de coordination à 20% du salaire AVS. Or ces deux mesures se traduiraient par une hausse massive des cotisations et donc une baisse du salaire net, sans aucune garantie sur le montant de la rente. Une femme de 50 ans, avec un salaire annuel de 25 000 francs cotiserait 187 francs de plus par mois (y compris la part patronale) pour un supplément de rente promis de 156 francs par mois. Et ce montant serait pris en compte dans le calcul pour ouvrir le droit aux prestations complémentaires, contrairement à la 13e rente. Et pour ce revenu, la cotisation supplémentaire pour la 13e rente ne sera que de 16 francs par mois (y compris la part patronale). Sachant que la rente moyenne est d’environ 1800 francs, le supplément mensuel sera à peu près le même pour 11 fois moins cher.
La discrimination des femmes dans la LPP est liée au temps partiel, aux bas salaires féminins et au travail gratuit qu’elles assurent encore majoritairement dans la famille. La réforme proposée n’apporte aucune solution à ces problèmes: ni bonus éducatif, ni splitting, ni possibilité de cumuler divers petits taux d’emplois. On cotisera plus pour des rentes qui resteront insuffisantes. Cette réforme, nous n’en voulons pas. Les milliards de cotisations de la LPP seraient mieux investis dans l’AVS.
SSP, 7 juin 2024
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