Les femmes ont toujours des rentes inférieures d’un tiers à celles des hommes. Des solutions concrètes, efficaces et rapides ont été promises contre cette lacune de rente, dans le cadre de l’augmentation de l’âge de la retraite. Mais la réforme de la LPP, qui sera soumise au vote en septembre, ne tient pas cette promesse : les femmes devraient payer plus et risqueraient en même temps de perdre jusqu’à 3200 francs de rente !
La réforme résout pas le problème des rentes trop basses des femmes. C’est ce qu’affirment aujourd’hui plus de 60 signataires d’un manifeste contre la baisse des rentes des caisses de pension. Le 14 juin déjà, l’opposition à cette arnaque sur les rentes des femmes sera au cœur des mobilisations.
Avant la votation sur l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans (AVS 21), tout le monde promettait des rentes plus élevées pour les femmes. Mais au lieu de tenir cette promesse, la réforme du 2e pilier sur laquelle nous voterons le 22 septembre prévoit de faire passer les femmes à la caisse, sans pour autant leur garantir des rentes plus élevées. Sous le couvert d’une réforme, il s’agit d’un grand projet de démantèlement. Pour chaque franc cotisé, à l’avenir, moins de rentes seraient garanties qu’aujourd’hui. En revanche, les cotisations salariales de nombreuses femmes augmenteraient immédiatement.
Par ailleurs, les femmes à faibles revenus continueraient à avoir besoin de solliciter les prestations complémentaires une fois à la retraite, car les rentes des caisses de pension resteraient insuffisantes pour vivre. En raison des cotisations LPP plus élevées, les femmes disposeraient toutefois de moins d’argent pendant leur vie active.
Et même avec cette réforme de la LPP, de nombreuses personnes qui cumulent les emplois, comme les accueillantes en milieu familial (mamans de jour) ou les femmes travaillant dans le nettoyage, ne seraient toujours pas affiliées à une caisse de pension. Les employeurs des branches à bas salaires continueraient à veiller à ce que les femmes n’obtiennent pas de contrats leur permettant d’accéder au 2e pilier. Cela favoriserait encore davantage les rapports de travail précaires.
Presque 90% des caisses ont déjà mis en œuvre aujourd’hui des modèles pour le personnel à temps partiel. Le déficit de rente des femmes reste malgré tout important – parce que le travail de soin fourni principalement par les femmes n’est pas pris en compte dans le 2e pilier. Cette réforme de la LPP ne fait rien pour tenir compte des conséquences des interruptions de travail liées à la famille. Elle répète l’erreur de ne pas reconnaître le travail de soins non rémunéré et ignore donc la cause principale de l’écart de rentes. Résultat : même avec cette réforme de la LPP, les mères actives assurant des tâches de soins et d’assistance ne seraient pas mieux loties à la retraite.
Le 14 juin, l’opposition à l’arnaque que constitue la réforme de la LPP sera présente au cœur des mobilisations. Aujourd’hui, plus de 60 femmes issues de la société civile et du monde politique ont signé un manifeste contre la baisse des rentes des caisses de pension. Elles affirment : cette réforme ne résout pas les problèmes de rentes des femmes ! Au lieu baisser les rentes, il faut une vraie réforme qui profite aux femmes. Cela n’est possible qu’avec une reconnaissance du travail de soin et un financement équitable.
USS, 11 juin 2024
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