Trop gras, trop gros, en surcharge pondérale, qui devrait faire une cure d’amaigrissement ou prendre un abonnement de fitness… Voilà comment l’UDC parle du personnel de l’État de Vaud. Une rhétorique méprisante et simpliste. La raison de ce discours ? Les charges de l’État sont plus élevées que ses produits, un constat budgétaire que personne ne nie. Mais la solution proposée par la droite, qui consiste à réduire systématiquement les charges, ne fait qu’alimenter le problème.
À gauche, et en particulier tout à gauche, nous défendons une approche diamétralement opposée : augmenter les produits de l’État pour maintenir la qualité des prestations. Une stratégie non seulement plus juste, mais également plus durable. Quand la droite prône des coupes dans les charges de l’État, elle attaque directement les conditions de travail du personnel public, et par là même, la qualité des services rendus à la population. Cette obsession d’un « État mince » met en danger des prestations essentielles, dont la qualité dépend directement du nombre de personnes qui les assurent au quotidien. Les exemples sont nombreux : le CHUV, les bourses d’études, l’éducation ou encore le secteur social. Ces prestations ne sont pas du luxe : elles constituent des piliers fondamentaux de notre société, indispensables à son bon fonctionnement. Lorsque ces services sont fragilisés, c’est toute la population qui en paie le prix, souvent de manière invisible mais toujours bien réelle.
Prenons un exemple concret : le retard dans le versement des bourses d’études. Une telle situation n’est pas anodine : elle engendre des retards dans le paiement de factures, avec des frais supplémentaires, des complications administratives et un stress accru pour les étudiant.e.s concerné.e.s. Cela affecte directement leur capacité d’apprentissage, dégrade leurs conditions de vie et peut entraîner un décrochage scolaire. Les conséquences, à terme, ne sont pas seulement individuelles : elles deviennent un coût collectif pour la société.
De même, dans le secteur de la santé, un manque de personnel infirmier se traduit par des prises en charge tardives ou incomplètes : une maladie qui s’aggrave, des complications médicales supplémentaires et des impacts professionnels ou familiaux.. Sans parler des répercussions pour le personnel soignant lui-même, déjà sous pression : burn-out, atteintes physiques et psychologiques, voire démissions. Cette spirale infernale représente une perte sèche pour notre société, tant sur le plan humain qu’économique.
Les calculs ne sont pas bons ! En refusant d’investir dans des secteurs clés, la droite ne fait qu’aggraver les problèmes, reportant les coûts à plus tard.
Finalement, tout se joue sur une question de vision : là où la droite a la phobie d’un État « trop gros », la gauche a la phobie d’un État qui abandonne les individus.
Céline Misiego
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